Opinion

Une planète en ébullition

le jeudi 31 octobre 2019
Modifié à 14 h 39 min le 31 octobre 2019
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Plus que jamais depuis quelques mois, les bulletins de nouvelles internationales nous rapportent un nombre croissant de manifestations populaires dans diverses grandes villes de la planète. Comme si le monde actuel vivait une période de transformation. Certaines populations se soulèvent en réaction au coût de la vie qui ne cesse de les étouffer. En France, durant plusieurs fins de semaine, les Gilets jaunes ont envahi les rues de Paris pour protester contre certaines mesures gouvernementales, particulièrement les hausse du prix du carburant. Au Chili depuis la dernière semaine, c’est la hausse des tarifs de métro qui a fait déborder le vase et entraîné de violentes épreuves dans les rues de Santiago. Au Liban, des milliers de Libanais manifestent également dans les rues de Beyrouth depuis plusieurs jours, contre la corruption et les conditions de vie très difficiles qui les étouffent. Qui plus est, ces manifestations unissent côte à côte des gens de diverses allégeances politiques et religieuses. Le Liban est le troisième pays le plus endetté au monde derrière le Japon et la Grèce. Dans d’autres grandes villes du monde, ce sont des impératifs politiques qui provoquent de vastes rassemblements contrôlés maladroitement, et avec violence, par les forces policières. À Hong Kong par exemple, on parle de « centaines de milliers de personnes » descendus dans la rue contre un projet du gouvernement local d’autoriser des extraditions vers la Chine continentale. C’est du monde en ta… et ce, même sous une chaleur suffocante. Mais c’est en Catalogne que la situation se veut la plus anti-démocratique, alors que les autorités espagnoles s’objectent violemment aux volontés indépendantistes, pourtant légitimées par un vote populaire. Là aussi, des centaines de milliers de personnes dans les rues pour s’insurger contre la condamnation des dirigeants indépendantistes catalans à la prison, par la justice espagnole, en raison du rôle joué dans la tentative de sécession de 2017. Et c’est sans compter toutes ces démonstrations populaires pacifiques tenues contre la hausse des gaz à effet de serre, dont celle de Montréal, où près de 500 000 personnes ont pris la rue. Et surtout, notre puissant voisin du sud divisé, gouverné par un président impulsif, insensé et loufoque, au point où des mesures sont entreprises pour entraîner sa destitution. Dans quelques décennies, l’histoire nous dira vers quoi cette période chaotique aura conduit, quels changements politiques et économiques auront été nécessaires, si la situation se sera améliorée ou si elle se sera détériorée davantage. Mais aujourd’hui, pour paraphraser Shakespeare, il y a quelque chose de pourri dans le monde où nous vivons.