Une histoire de 50 ans marquée de drames et de victoires

Le 50e anniversaire du Syndicat national des produits chimiques de Valleyfield (CSN), qui sera célébré le samedi 18 juin, vient rappeler cinq décennies d'activité syndicale marquées par de nombreux conflits, des drames, mais aussi des victoires à l'usine d'explosifs du secteur Nitro.
Cet anniversaire sera souligné le samedi 18 juin lors d'un souper-soirée au sous-sol de la basilique-cathédrale de Valleyfield. Un montage évoquant les principaux faits marquants de l'histoire du SNPCV sera alors présenté.
«On rappellera des bons moments, mais aussi des moments tragiques, des luttes syndicales en santé-sécurité et des changements technologiques», mentionne le président du Syndicat, Alain Lefebvre.
Faits marquants
L'histoire du SNPCV demeure l'une des plus marquantes de l'histoire syndicale au Québec, au même titre que la grève de 1946 à la Montreal Cotton. Le Syndicat a survécu à cinq employeurs, à commencer par la CIL (Canadian Industries Ltd), la CPCV (1977), Expro (1982), Exprotec (2001), puis General Dynamics depuis 2006.
Son histoire a été marquée notamment par de nombreux accidents de travail, dont certains ont entraîné la mort de six travailleurs: trois lors d'une explosion survenue en 1980, un en 1983 des suites d'une intoxication, et deux autres en 1993 lors de l'explosion d'un séchoir.
La mort d'un travailleur par intoxication en 1983 avait d'ailleurs mené à la mise sur pied d'une des trois enquêtes publiques en santé-sécurité de l'histoire du Québec, présidée par le juge René Beaudry.
Dans son rapport, celui-ci endossait près de 80 % des recommandations du syndicat, notamment à l'effet «Que la compagnie Les Produits Chimiques Expro inc. mette en œuvre le projet de modernisation de la finition des poudres propulsives… de façon à isoler les opérateurs des risques que le procédé actuel comporte, dans un délai maximum de trois ans.»
De nombreux arrêts de travail ont aussi affecté les travailleurs syndiqués dont une grève de 7 mois en 1976, une autre de 2 mois en 1985, ainsi qu'un lock-out de 17 semaines en 1988.
Ces divers événements ont mis en lumière le travail de plusieurs représentants syndicaux, dont celui de Marc Laviolette, qui a accédé à la présidence de la CSN en 1999.
Par ailleurs, les difficultés financières dont témoignait Expro ont donné lieu à de longs pourparlers en 1993, avec la contribution du député Serge Marcil, pour aboutir à l'effacement de la dette de 35 M$ au fédéral, la signature d’un contrat social incluant plan de redressement, co-gestion et les gains de productivité. Ce qui a vu naître la Coopérative des travailleuses et des travailleurs en produits chimiques du Suroît, qui acquérait 30 % du capital actions d’Expro. La coop a disparu lors de l’acquisition de l'usine par SNCTec en 2001.
Alain Lefebvre rappelle que les conditions de travail se sont grandement améliorées à l'usine d'explosifs de la rue Masson, notamment avec la mise en place du plan de modernisation de General Dynamics.