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Une étude confirme un lien entre le champignon du whiskey et Diageo

le mardi 01 décembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 01 décembre 2015
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Une étude réalisée par la Direction de la santé publique de la Montérégie porte à croire que les activités de la distillerie Diageo sont bel et bien à l'origine du problème de particules noires surnommé «champignon du whiskey» constaté depuis 20 ans sur de nombreuses propriétés du secteur du Bassin.

L'étude, dont Le Saint-François a obtenu copie, conclut que «les recherches sur les conditions de croissance du champignon Baudoinia compniacensis permettent de présumer d’un lien entre la quantité d’éthanol libérée par les processus de maturation de la distillerie Diageo Canada Inc. et la prolifération de ce champignon sur la surface de bâtiments et de mobiliers extérieurs, dans le secteur du Bassin…»

La Santé publique en arrive à cette conclusion après avoir consulté les résultats d'analyse des dépôts noirs en question et des résultats d'échantillonnage des émissions provenant de la distillerie Diageo.

Par contre, l'étude révèle également que «la prolifération de B. compniacensis n’occasionne pas de risque particulier pour la santé des gens résidant à proximité de la distillerie.» Cependant les opérations de nettoyage intensif des surfaces des bâtiments affectés fait l'objet de recommandations de la DSP.

Dans une lettre adressée au maire Denis Lapointe, le Directeur de la santé publique de la Montérégie, le Dr Jean Rodrigue, recommande que les résultats de l'étude soient communiqués aux résidents concernés.

De plus, «Diageo Canada Inc. devrait mettre en place un plan d’atténuation des impacts occasionnés par cette nuisance. Nous considérons qu’il lui revient de convenir avec les parties prenantes des mesures de nettoyage sécuritaires des champignons sur les bâtiments affectés du secteur visé…»

Sans surprise

Instigateur du comité de citoyens du secteur du Bassin, Frank Mooijekind n'est pas surpris de ces résultats, dit-il. «On attendait juste qu'une étude réalisée par une instance reconnue vienne prouver ce dont on se doutait depuis longtemps.»

Une étude de caractérisation atmosphérique, réalisée par le ministère du Développement durable, à la demande de Diageo, devrait également être complétée sous peu. Des rencontres impliquant des porte-parole de la Ville, du comité de citoyens et de Diageo sont aussi prévues afin de déterminer des pistes de solution.

Une première étape

Questionné sur ce rapport, le maire Denis Lapointe semble marcher sur des œufs. Selon lui, il faut d'abord retenir le fait que la forme de champignon décelée dans le secteur ne comporte pas de risques pour la santé humaine.

«Quant aux autres conclusions, le rapport comporte des nuances et constitue une première qui mènera à des discussions avec l'entreprise Diageo afin que celle-ci y apporte ses précisions», laissé entendre le maire.

D'un point de vue plus global, il faut rappeler que ce secteur de Salaberry-de-Valleyfield est l'un des nombreux endroits dans le monde où Diageo est pointée du doigt pour ce genre de problème. Si des poursuites ont été intentées à son endroit, notamment aux États-Unis, en Écosse et aux Iles Vierges américaines, les autorités municipales locales semblent plutôt vouloir préconiser la méthode douce.

 

 

Usine Diageo Valleyfield

-Production de Whisky Canadien, Vodka, Gin, liqueurs

-230  emplois

-Entreposage dans le parc industriel

-Plus de 50 M$ de ventes annuellement

-Investissement de 6,4 M$ en mai 2015 pour des activités de remplissage de canettes de produits prêts-à-boire