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Une bleuetière pas comme les autres

le mardi 28 juillet 2015
Modifié à 0 h 00 min le 28 juillet 2015

Le bleuet n'est pas seulement l'apanage du Saguenay-Lac-Saint-Jean. La région du Suroît s'avère une terre fertile pour ce petit fruit et LE JOURNAL a visité une bleuetière où la récolte est abondante cet été contrairement à d'autres producteurs.

En effet, la période de gel intense survenue l'hiver dernier ne semble pas avoir importuné outre mesure la culture du bleuet de l'Érablière et bleuetière Chayer, située sur la route 236 à Saint-Louis-de-Gonzague.

Cette jeune bleuetière âgée d'à peine cinq ans est en pleine croissance, si l'on se fie à la copropriétaire de l'entreprise, Guylaine Chayer, qui affirme avoir subi peu de pertes comparativement à certains producteurs. «Je pourrais même dire que la récolte est en augmentation par rapport à l'année dernière», a-t-elle révélé.

La bleuetière Chayer offre une dizaine de variétés de bleuets en corymbe et elle est considérée comme étant de taille moyenne.

Pourquoi avoir choisi la production de bleuets en 2010? «Nous avons regardé pour produire certains fruits mais c'est mon père Camille qui a eu l'idée d'une bleuetière. Quelques années auparavant, il avait vendu sa cabane à sucre et il cherchait à s'occuper. Nous avons commencé avec 800 plants de bleuets en corymbe au début et, en 2011, nous avons ajouté 500 autres plants. Nous avons déboisé l'année suivante. En 2013, nous avons ajouté 3000 plants et, cette année, on peut compter sur l'ajout de 500 nouveaux plants», explique Guylaine Chayer.

Autocueillette

Pourtant, un doute subsistait au départ. La qualité du sol à cet endroit laissait plusieurs personnes perplexes quant à la fertilité des plants de bleuets.

«La qualité du sol n'est pas évidente ici. L'acidité (pH du sol) est élevée alors qu'elle devrait être basse. J'ai consulté des agronomes qui se contredisaient. Finalement, ça fonctionne quand même. Nous avons corrigé le tir avec un produit pour faire baisser le pH du sol», précise Guylaine Chayer qui est membre de l'Association des producteurs de bleuets en corymbe de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent.

D'ailleurs, grâce à l'Association, elle peut bénéficier d'une certaine expertise et de formation.

Pour la protection de ses plants de bleuets, elle utilise des moineaux volants mais pas de filet protecteur pour les recouvrir. «J'espère ne jamais en mettre mais c'est un fruit fragile», dit-elle.

En ce qui a trait à la récolte, elle peut compter sur des cueilleurs et l'autocueillette. Pour bien cueillir les bleuets, il suffit de suivre les règles suivantes: au départ, repérer les bleuets qui sont bleus foncés. Il ne faut pas cueillir les bleuets verts ou rouges puisqu'ils ne sont pas assez mûrs. Ensuite, il faut prendre la branche d'une main et, avec l'autre main, faire rouler doucement les bleuets dans la main du bout des doigts, de manière à ne pas faire tomber les bleuets, ni les écraser.

Enseignante en ingénierie au niveau collégial, Guylaine Chayer consacre ses vacances estivales à la production et à la récolte des bleuets sur la terre familiale où on retrouve toujours une érablière produisant du sirop d'érable et des produits connexes mais sans repas.

«C'est une histoire de famille et mon père Camille est toujours là pour m'aider», conclut Guylaine Chayer.