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Santé

Une autre manif pour sauver le Centre Mère-Enfant

le mardi 10 novembre 2020
Modifié à 14 h 12 min le 10 novembre 2020
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Une quarantaine de personnes ont manifesté lundi devant le bureau de la députée de Huntingdon, Claire IsaBelle, à Sainte-Martine, pour sauver le Centre Mère-Enfant de l'Hôpital du Suroît à Valleyfield. Cette fois, l'action a mis en scène des résidentes du Haut-Saint-Laurent qui ont remis deux lettres à la députée, exposant le besoin des familles de la région de conserver les services de proximité que le CISSSMO projette de transférer de l'Hôpital du Suroît de Valleyfield au futur hôpital de Vaudreuil-Soulanges. Marie-Josée Leduc, directrice à la Résidence-Elle, ainsi que Josiane Carrière et Lucie Filiatrault, représentantes du milieu agricole, ont toutes deux pris la parole pour l'occasion. Pour Marie-Josée Leduc, l’enjeu majeur lié à cette rupture de services est la distance à parcourir entre la grande région du Haut-Saint-Laurent et celle de Vaudreuil. «Déjà, avec la délocalisation des soins de l’hôpital Barrie Memorial, les femmes ne peuvent pas avoir accès aux services de gynécologie, de suivis de grossesse et d’accouchement dans leur région et doivent traverser un pont, pont-levis de surcroît, afin d’obtenir des services de santé essentiels à l’Hôpital du Suroît, à, dans certains cas, 40 kilomètres. En relocalisant les services à Vaudreuil, les femmes s’ajoutent, un second pont à traverser et 40 kilomètres supplémentaires à parcourir.» Selon elle, la fermeture du Centre Mère-Enfant de l’Hôpital du Suroît compliquera la vie de toutes les futures mamans et encore plus de celles en difficulté et qui ont accès difficilement à un transport.   [caption id="attachment_91343" align="alignnone" width="444"] La députée Claire IsaBelle s'est adressée aux manifestants. (Photo Gracieuseté)[/caption] Parlant au nom des agricultrices, Lise Filiatrault a déclaré que, par leur métier entrepreneurial, celles-ci ne peuvent se permettre de prendre des demi-journées pour aller à des rencontres prénatales, des suivis de grossesses, de pédiatrie, etc. qui vont se trouver pour la plupart à un minimum de 1 heure de chez elle. «En tant que travailleuses autonomes, elles n’ont pas de congé payé. Elles ne peuvent pas se faire remplacer par des employés, car ce sont elles les employées. Si elles doivent embaucher un employé, c’est 100 $ par visite que cela coûtera à l’entreprise.» Les MRC Beauharnois-Salaberry et du Haut-Saint-Laurent comptent plus de 912 fermes, comprenant 1541 agriculteurs et agricultrices, soutient Mme Filiatrault. De ceux-là (30%), plusieurs débutent leur vie de couple et commencent leur famille. «Souvent, le conjoint accompagne sa conjointe lors des premiers rendez-vous de grossesse, lors des échographies, etc. Le déménagement met en péril l’accompagnement des agricultrices avec leur conjoint à cause des heures à se déplacer. Si les besoins se trouvent au niveau de la pédiatrie, ce sera la même chose. Ces mères et ces pères ne pourront pas prendre soin de leurs enfants malades comme ils le souhaiteraient.» La députée Claire IsaBelle a pris note des revendications exposées par les manifestants, affirmant qu'elle fera tout en son possible pour sauver le Centre Mère-Enfant de l'Hôpital du Suroît à Valleyfield.