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Un sous-traitant demande aux grévistes de CEZinc de cesser l’intimidation

le mercredi 10 mai 2017
Modifié à 0 h 00 min le 10 mai 2017
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Jean-Pierre Tremblay membre de la direction chez Groupe Tremblay, déplore l’attitude des grévistes de CEZinc. Il affirme que lui et ses employés sont victimes de vandalisme, d’intimidation et  même de voies de fait de la part des travailleurs en grève.

L’entreprise spécialisée en structures d’acier pour le secteur industriel effectue des travaux de maintenance pour CEZinc depuis plus de 50 ans. Relié à CEZinc par contrat, le Groupe Tremblay doit respecter son mandat même durant la grève. Cependant, depuis le 12 février dernier, jour du déclenchement de la grève, la relation s’est corsée entre les grévistes et l’entreprise en sous-traitance.

«Depuis le 12 février dernier, le syndicat a déclaré la grève, informe Jean-Pierre Tremblay. Ce conflit est entre les employés et la partie patronale de l’entreprise et ne nous concerne pas. C’est important de souligner que nous n’accomplissons aucune tâche reliée aux emplois des gens en grève et que nous respectons le droit fondamental des syndicats de faire la grève. Le syndicat croit à tort que nous faisons leur travail, ce qui est complètement faux. Ce sont les cadres qui font rouler l’usine et non pas le Groupe Tremblay.»

M. Tremblay fait part que ses employés et lui-même doivent se battre pratiquement chaque jour afin de pouvoir aller travailler. «La situation est en train de dégénérer, dit M. Tremblay. Les membres du syndicat de la section locale 6486 des Métallos dépassent les bornes du civisme. Nos employés se font traiter comme des animaux par les grévistes. Des coups de poing sur nos véhicules, des insultes que je n’ose même pas dire et même du crachat dans le visage d’un de mes collègues. Également, puisque je suis le surintendant du chantier, je suis la personne la plus visée.»

Harcelé à son domicile

Jean-Pierre Tremblay dénonce le harcèlement et atteste que des grévistes se sont présentés chez lui. «Ils sont venus dans mon entrée à trois véhicules pour m’intimider. Vous croyez que mes enfants vivent bien avec ça, questionne l’associé du Groupe Tremblay. Je reçois constamment des appels de menaces. Lorsque je traverse la ligne de piquetage, je reçois des injures et des menaces à mon intégrité physique. Ils viennent même la nuit installer des pièges faits de clous à nos bâtiments pour que les employés aient des crevaisons. Ils sont même venus nous encercler à plus de 100 personnes à nos bâtiments pour nous crier des injures et nous intimider. Il a fallu le service de police pour pouvoir quitter les lieux en sécurité.»

La présidente du syndicat réagit

Du côté du Syndicat des Métallos, la présidente de la section locale 6486, Manon Castonguay, précise que la situation est animée de part et d’autre. «On ne cautionnera jamais les gestes criminels,  mais, étrangement, il n’y a pas d’enquête d’ouverte à la Sûreté du Québec relativement aux prétendus gestes posés par nos membres alors que les policiers étaient présents. Si ce qu’affirme Jean-Pierre Tremblay est vrai, c’est inacceptable, mais j’ai des images vidéo qui prouvent que c’est lui la bougie d’allumage.»

Le Journal Saint-François a demandé d’avoir accès aux prétendues images, mais la présidente syndicale locale affirme ne pas vouloir régler le conflit par l’intermédiaire des médias et refuse de transmettre les images.

Mme Castonguay ajoute que le Groupe Tremblay fait preuve de mauvaise foi. Elle prétend que des travailleurs de l’entreprise en sous-traitance se sont présentés sur une ligne de piquetage afin d’intimider les grévistes. «Jean-Pierre Tremblay est venu avec des gros bras pour nous dire d’enlever les pancartes qui faisaient mention que CEZinc avait recours à des briseurs de grève, dit-elle. Si ce n’est pas de l’intimidation, c’est quoi, interroge la présidente syndicale. Nous avons eu des informations qu’à l’intérieur de l’usine que le Groupe Tremblay effectue du travail qui habituellement est fait par des travailleurs en grève.»