Un rêve ultime pour Yannick Léger
Yannick Léger du GP-21 Supernova vit un rêve alors qu’il a accédé à la puissante classe Grand Prix. (Photo Journal Saint-François - Archives Lucien Brault)
Une embarcation Grand Prix, c’est 3250 livres poussé par un moteur surcompressé qui développe 1300 forces de moteur. Des monstres marins. Une puissance ahurissante qui peut engendrer des vitesses de 225 km/h sur l’eau. Le rêve quoi pour Yannick Léger qui est aux commandes du GP-21 Supernova.
«Les virages en Grand Prix, je te dirais que c’est ahurissant la force G que l’on peut ressentir, explique-t-il. Tu deviens mêlé par moment et tu cherches tes points de repère. Disons que mon cerveau travaille fort !»
C’est également une épreuve physique. À Beauharnois, l’aileron de son embarcation s’est brisé si bien que l’embarcation cherchait à faire le «serpent» sur le parcours. Léger l’avoue, il était exténué après trois épreuves dans le lac Saint-Louis. Il a constaté rapidement que la marche était haute.
«On dirait que tout est trop, résume le Campivallensien au moment d’expliquer son nouveau plaisir. Je n’ai pas eu le temps de pleinement le savourer encore. Je me sens extrêmement chanceux de me retrouver où je suis. Mais j’ai encore beaucoup d’expérience à acquérir. »
Mais, le tout s’est très bien déroulé. Léger a mérité une première victoire en qualification. «C’est sûr que j’étais vraiment content, note-t-il. J’ai lâché des cris dans le cockpit. Mais je ne suis pas du type à savourer pleinement le moment présent alors que je pensais déjà à la prochaine course. »
Bien entouré
Heureusement, il peut compter sur une équipe qui n’en est pas à son premier BBQ. Du groupe, Éric Langevin, qui procure le moteur qui fait avancer l’ancien GP-57 Miss New Zealand. «C’est un ami d’abord, mais également quelqu’un qui a piloté avec succès et en qui j’ai énormément confiance, souligne Léger. Il me rassure. J’aime son calme. Il ne me met pas de pression, ce qui est important quand tu commences.»
Bien que Léger en soit à ses débuts en Grand Prix et qu’il doit gérer la saison avec un seul moteur, l’année se déroule admirablement bien. Avec constance, il se retrouve au deuxième rang du classement général. Et comme il a rempli toutes ses restrictions, Léger aura le plaisir de partir du corridor intérieur vendredi.
«J’essaie de ne pas trop y penser, assure-t-il. C’est un corridor que j’aime bien, mais je ne connais pas encore toutes les réactions de l’embarcation. Pour cette raison j’ai bien hâte à la séance d’essais avant la première qualification. »
Partager le rêve
Les Régates de Valleyfield se retrouvent dans l’ADN de la population. La génération précédente a vibré aux succès des Théorêt, Leboeuf ou Haworth. Aujourd’hui, c’est à des pilotes comme Yannick de faire rêver les plus jeunes.
«Je me souviens quand Robert Théorêt venait à l’école, ça fait partie de mon enfance comme le concours de dessin, se commémore-t-il. C’est un privilège pour moi de voir la réaction des jeunes quand ils s’assoient dans le cockpit. Ça me touche de voir leurs réactions. Le Grand Prix c’est le rêve ultime; je peux le vivre et le partager d’une certaine façon. On ne se rend pas compte de la portée qu’on a. Pour cette raison, je ne refuse jamais une photo ou un autographe.»