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Un bébé décédé à la naissance n’est pas assuré

le mercredi 18 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 18 novembre 2015
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Un enfant mort-né représente une situation tragique. Même s’il est possible de croire qu’un couple peut être au bout de ses peines devant cette tragédie, la réalité financière peut s’avérer encore plus cruelle.

Au Québec l’an dernier, 110 bébés décédés ou n'ayant survécu que quelques heures n'ont pas été réclamés par leurs parents. Un des points pouvant expliquer cette décision est l’absence d’assurance-vie pour leur nouveau-né.

Un conseiller financier et agent d’assurance contacté par le Journal Saint-François est catégorique. Aucune compagnie n’assure un enfant tant et aussi longtemps qu’il est dans le ventre de sa mère.

«Premièrement, le contrat demande la date de naissance, dit le spécialiste. De plus, je dois inscrire le sexe de l’enfant. Même si avec une échographie on peut savoir cela, il peut y avoir erreur.»

De plus, il est faux de prétendre qu’un enfant est automatiquement assuré lorsqu’il vient au monde. «Cela dépend des compagnies, dit le courtier. Effectivement, certaines acceptent, mais d’autres demandent un délai de six mois. Ça varie d’une compagnie à l’autre. Plus le montant de la prime d’assurance est élevé, plus l’assureur voudra avoir des détails sur le bébé.»  

Lorsque survient une tragédie et que les parents décident de laisser l’enfant à l’hôpital, l’établissement s’occupe de disposer du corps du petit être. «Il y a deux procédures distinctes, confirme Chantal Huot, conseillère-cadre, communications externes, relations médias et relations ministérielles au CISSS de la Montérégie-Ouest. L’une est pour les foetus de 500 grammes et moins et l’autre pour ceux de 501 grammes et plus.»

Lorsqu’on parle d’enfants de 500 grammes et moins, il peut-être choquant de constater que ceux-ci sont considérés comme des déchets médicaux. Pour ce qui est des bébés de 501 grammes et plus décédés à la naissance, une autopsie est faite et la famille peut décider de s’occuper des funérailles ou de laisser le corps à l’hôpital.

«Nous avons des ententes avec des maisons funéraires, informe Mme Huot. Lorsque l’enfant est laissé à l’hôpital, il y a crémation de groupe, mais il est impossible pour la famille d’avoir des cendres puisqu’il ne s’agit pas de crémation unique.»

Un appel effectué auprès du Complexe funéraire J.A. Larin & fils permet d’apprendre que dans le cas d’un enfant mort à la naissance, l’entreprise dispose d’un plan particulier pour les parents.

«C’est une crémation unique. Nous chargeons uniquement l’urne, mentionne Sara, une employée du complexe funéraire. Comme elle sera plus petite, elle est moins dispendieuse. On parle d’une centaine de dollars et les parents disposent des cendres à leur discrétion.»