Les travailleurs de rue : ils sont là

Marika, Carl et Fred de Pacte de rue estiment faire le plus beau métier du monde et recourir à toutes leurs compétences pour entrer en contact et créer des liens avec leur clientèle. (Photo Journal Saint-François - Yanick Michaud)
Dans le cadre de la Semaine du travail de rue qui se tenait jusqu’au 11 mai, l’organisme Pacte de rue qui existe depuis 1994 trouvait important de mettre en valeur le dur labeur de ses intervenants.
À Salaberry-de-Valleyfield, en raison du manque de subventions, seulement deux travailleurs de rue interviennent auprès de la clientèle toujours plus nombreuse. «La crise des surdoses s’intensifie, alors que plus d’une personne chaque jour en meurt. On le vit sur fond de crise du logement, de bas revenu, et de hausse de l’itinérance. L’urgence climatique met en péril les personnes les plus vulnérables de notre société. La combinaison de ces défis crée un environnement où l’accès à des services de soutien intégrés est crucial pour aider ces individus à surmonter les obstacles qu’ils rencontrent au quotidien», indique Karine Deschambault, directrice générale.
Un travail vital
Outre Valleyfield, Pacte de rue compte une aile jeunesse dans Beauharnois-Valleyfield et un intervenant dans le Haut-Saint-Laurent, un milieu très différent. «C’est rural, c’est caché l’itinérance. Ça n’empêche pas que nous devons faire un travail vital. C’est la plus belle pratique au monde. On est investis et on en mange», lancent trois intervenants rencontrés au kiosque de Pacte de rue installé au centre-ville de Valleyfield jeudi dernier.
«On le fait sous le thème #onestlà, parce que souvent les gens pensent que personne n’agit alors que nous sommes là justement. Partout. On agit pour parler, pour accompagner. Nous sommes là pour créer des liens dans des lieux marginalisés», expliquent Marika, Fred et Carl qui évaluent à entre 200 et 300 le nombre d’itinérants dans Salaberry-de-Valleyfield seulement.
À l’année
Si la Semaine du travail de rue se tient en mai, il est important que cette courte équipe de quatre intervenants soit présente à longueur d’année. «En octobre, le troisième vendredi, c’est la nuit des sans-abris. Les gens en prennent conscience à ce moment, mais on vit à l’année cette situation», concluent les employés de Pacte de rue qui disent devoir être capables de garder contact avec l’humain pour exercer ce métier. Ils doivent avoir du vécu et offrir des relations d’aide constamment.