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Souvenirs du journaliste Jean-Guy Pelletier

le jeudi 13 février 2020
Modifié à 12 h 53 min le 13 février 2020
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

ANNIVERSAIRE.  La journée du 8 mars prochain marquera le 40e anniversaire du décès de Jean-Guy Pelletier, journaliste et humaniste qui a péri tragiquement dans un accident de la route alors qu’il assurait la couverture médiatique des Jeux du Québec de Thetford Mines en 1980. Assigné à la Finale provinciale d’hiver par le «Journal Le Soleil», le Campivallensien n’était âgé que de 26 ans quand le malheur frappa sur une route de la municipalité d’East Broughton lors d’une collision routière dont il n’était aucunement responsable. Le départ impromptu de Jean-Guy Pelletier avait été déploré dans la région du Suroît et un vibrant hommage lui avait été rendu notamment par Denis Bourque, vice-président de l’exécutif du Conseil central du Sud-Ouest québécois de la CSN. «Ce fut une perte immense et insensée. Jean-Guy était un citoyen engagé, syndicaliste et militant politique. Il a été une figure de proue de sa génération», rappelle M. Bourque. «Il a inspiré les gens qui l’ont connu par ses qualités humaines et les valeurs qu’il savait non seulement exprimer, mais surtout incarner dans son action quotidienne. Il avait la cohérence, l’intégrité et l’authenticité des grands personnages», de remémorer l’homme à la retraite. Richard Vaillancourt, un des collègues de Jean-Guy Pelletier à l’hebdomadaire «Le Soleil» au moment du drame, était censé l’accompagner aux Jeux du Québec à titre de photographe. L’été précédent, Jean-Guy et lui avaient relaté les exploits des athlètes de la délégation du Sud-Ouest aux Jeux estivaux tenus à Saint-Georges-de-Beauce. «Le Journal avait décidé de ne pas envoyer un photographe à l’hiver 1980. Jean-Guy s’est rendu seul à Thetford Mines et une semaine après son arrivée aux Jeux, le jeudi, il a pris une soirée pour aller voir des connaissances que nous avions rencontré à l’été 1979. Malheureusement, il n’est jamais revenu», raconte celui qui a perdu un bon ami. [caption id="attachment_77967" align="alignnone" width="444"] Un collègue de Jean-Guy Pelletier au moment de sa mort tragique, Richard Vaillancourt a relaté les circonstances entourant la collision mortelle survenue à East Broughton tout en rendant hommage au journaliste qui nous a quittés à l’âge de 26 ans. (Photo: Denis Bourbonnais)[/caption] M. Vaillancourt avait été informé de la triste nouvelle par son collègue Normand Morand qui, en tant que rédacteur en chef, avait publié les textes déjà rédigés par Jean-Guy Pelletier aux Jeux de Thetford Mines. Ces articles avaient constitué le dernier témoignage de vie journalistique pour Jean-Guy Pelletier. «La délégation du Sud-Ouest avait fait parvenir une enveloppe contenant ses derniers écrits. Pour la famille de Jean-Guy, ce fut un autre dur coup car son frère est décédé 3 années auparavant», évoque Richard Vaillancourt, qui a été à l’emploi du «Soleil» pendant une quinzaine d’années avant de poursuivre sa carrière au Journal de Montréal, de 1993 à 2015, au poste de responsable de la préimpression. Étoile filante Dans un communiqué émis le 10 mars 1980, la CSN a fait état de l’engagement social et syndical exceptionnel du disparu. «Jean-Guy s’est distingué comme journaliste par le caractère nettement progressiste de son travail. Il était préoccupé par les réalités socio-économiques et syndicales de la région. Il a collaboré à faire connaître luttes des travailleurs et des groupes populaires», avait souligné Denis Bourque. Militant syndical de longue date, Jean-Guy Pelletier a défendu la cause des travailleurs via son engagement dans le Théâtre communautaire du Sud-Ouest dont il était le maître-d’œuvre. Également membre fondateur du comité intersyndical du 1er mai et de plus, il été à l’origine de la syndicalisation des salariés du «Journal Le Soleil du Saint-Laurent». «Jean-Guy Pelletier aura consacré sa trop brève existence à défendre activement les travailleurs de la région contre l’oppression et l’exploitation. Impliqué dans la lutte pour la conclusion des conventions collectives au Journal Le Soleil, il est venu par cette voie à militer au sein de la CSN en tant que responsable à l’information puis à l’action politique et finalement au poste de président depuis deux ans. Le souvenir de Jean-Guy Pelletier vivra», avait louangé Denis Bourque. La CSN a immortalisé l’héritage laissé par Jean-Guy Pelletier en baptisant la salle principale des locaux du boulevard Mgr Langlois en son nom. Depuis son départ, les journalistes assignés à la couverture des événements touchant la CSN sont accueillis à la «Salle Jean-Guy-Pelletier» dans les installations devenues celles du Conseil central de la Montérégie, secteur Suroît. «La vie ne lui a pas permis d’exploiter tout son potentiel et nous en sommes collectivement perdants. Merci Jean-Guy Pelletier d’avoir été l’une des plus belles étoiles filantes que nous ayons connues», ont exprimé Denis Bourque et Richard Vaillancourt dans un hommage rendu cette semaine.