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Sortie de sa zone de confort

le vendredi 20 juillet 2018
Modifié à 17 h 36 min le 20 juillet 2018
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

EDUCATION. Le passage de la Campivallensienne Stéphanie Leclerc-Latulippe à l’école élémentaire de Dirac, située dans la communauté d’agglomération Grand Angoulême au sud-ouest de la France, a fait l’unanimité parmi la vingtaine d’élèves à qui elle a enseigné durant la dernière année scolaire. Ayant pris la place de son homologue français Laurent Lachèze dans le cadre d’un échange de poste entre le Québec et la France, la jeune femme de 26 ans trace un bilan positif de son temps passé dans la classe CM2, l’équivalent de la 5e année au Québec, affirmant que des liens très forts ont été tissés avec les jeunes et les membres du personnel écolier. Un article paru récemment dans les pages du journal «Charente libre» fait foi de l’impact suscité par la venue de «l’institutrice» québécoise dans ce coin de pays. «Ses élèves veulent tous traverser l’Atlantique», écrit la journaliste Julie Koch. «J’ai trop envie d’aller au Québec», a lancé un élève, Hippolyte, dont les propos reflétaient le sentiment général. Dans le texte coiffé du titre «L’institutrice est tombée en amour avec l’école de Dirac», Stéphanie mentionne que les élèves ont été réceptifs à tout ce qu’elle leur a proposé.  Martine Lucas, une «salariée permanente», l’a trouvée géniale et souriante. «Elle nous a ramené la gaieté à l’école», dit-elle. Dans l’ensemble, Stéphanie a grandement apprécié son expérience au plan humain et culturel, surtout qu’elle a pu visiter la France quasiment en entier ainsi que plus d’une dizaine de pays européens en compagnie de son conjoint, Maxim Smith. Toutefois, même si au final elle a «trouvé ça exceptionnel», Stéphanie avoue qu’elle préfère le modèle d’éducation québécois. [caption id="attachment_51014" align="alignnone" width="521"] Les drapeaux du Québec et du Canada étaient en évidence dans la classe de 5e année (CM2). Stéphanie Leclerc-Latulippe (en arrière, à gauche), accompagnée sur la photo d’une collègue française, Véronique Zelko, a fait découvrir aux élèves français les méthodes québécoises d’enseignement, les «Cowboys Fringants» et… la poutine. (Photo: gracieuseté)[/caption] De retour à la maison depuis le 11 juillet, l’enseignante a indiqué au «Journal Saint-François» lors d’une conversation téléphonique que certains aspects de l’enseignement lui plaisent moins en France. Stéphanie affirme être sortie de sa zone de confort en étant forcée d’apprendre la musique et le sport afin d’enseigner toutes les matières dans sa classe. Elle a en outre dû se payer la riche histoire de la France par cœur, une énormité comparativement à la mémoire québécoise. «Nous sommes chanceux au Québec, les professeurs sont spécialisés dans leur matière. Les élèves en difficultés sont mieux soutenus et les professeurs sont remplacés quand ils doivent s’absenter», observe l’enseignante. Au cours de la dernière année scolaire, Stéphanie s’est retrouvée dans une situation où la répartition a fait en sorte qu’elle avait 8 élèves de plus dans sa classe, dont une écolière qui était deux ans plus jeune que la majorité des élèves. Après avoir complété sa 4e année d’enseignement à temps plein sur le Vieux Continent, elle retournera à l’école Notre-Dame-de-l’Assomption de Saint-Stanislas-de-Kostka en septembre. De son échange professionnel en France, elle retiendra aussi avoir fait découvrir «Les Cowboys Fringants» ainsi que la poutine à nos jeunes cousins et avoir rendu ses élèves «bilingues» en quelques mois après leur avoir fait connaître l’accent québécois. Avec le drapeau fleurdelisé et l’unifolié bien en selle dans la classe, Stéphanie a gardé comme mot de la fin une expression typiquement québécoise qu’elle inscrite au tableau : «C’est tigidou».

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