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Série sur Jean Béliveau : sa famille plonge dans ses souvenirs

le vendredi 22 janvier 2021
Modifié à 15 h 04 min le 23 janvier 2021
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Six ans après le décès de Jean Béliveau, une série télévisée diffusée depuis trois semaines à TVA fait revivre le légendaire numéro 4 des Canadiens de Montréal. Élise et Hélène Béliveau, respectivement femme et fille du Gros Bill, l’ont regardée et ont accepté de plonger dans leurs souvenirs avec Le Courrier du Sud. «C’est spécial!» lance Élise Béliveau lorsqu’on lui demande ce que ça lui fait de voir l’histoire de son mari – et la sienne, du même coup – présentée au petit écran. «Il y a des choses qui sont un peu… romancées», précise-t-elle en riant au bout du fil. La jeune femme de 18 ans qu’était Élise Couture en 1950 ignorait tout du hockey. C’est une de ses amies qui l’a présentée à Jean Béliveau, vedette des Citadelles de Québec à l’époque. «C’était une blind date! lance-t-elle. Quand on m’a dit que j’allais le rencontrer, j’ai dit : c’est qui, ça?» Le jeune homme originaire de Trois-Rivières n’aura pas été un inconnu bien longtemps. «Deux jours après qu’on se soient vus, il a commencé à m’appeler», se souvient la femme de 89 ans. Par amour, la jeune Élise s’est tranquillement intéressée au hockey, jusqu’à devenir une vraie amatrice. «Je ne manquais pas beaucoup de matchs! dit-elle. J’avais toujours peur qu’il soit blessé. Encore aujourd’hui, que ce soit n’importe quel joueur, quand il se fait blesser, je n’aime pas ça.» Un homme de parole Dans la série Béliveau, celui qui a remporté 17 fois la Coupe Stanley, dont 10 fois en tant que joueur, est dépeint comme un homme de parole, loyal. «Je comprends dont! lance Élise Béliveau. C’était lui, ça. Il n’avait pas grand défaut! Les gens l’aimaient parce que c’était un homme honnête.» Sa fille Hélène abonde dans le même sens. «C’était un homme très sage et tranquille, dit-elle. Il n’était pas tannant!» À la maison, il n’était jamais question de chicanes. «Quand il était fâché, il se brassait la tête, c’est tout, se souvient-elle. Là, on se calmait. Il n’avait même pas besoin de parler!» Toujours présent Lorsqu’on leur demande quel souvenir de M. Béliveau leur vient à l’esprit en premier, mère et fille répondent d’emblée: les voyages. À la Barbade, plus précisément. «Il avait acheté un condo, on allait là tous les ans, se souvient Hélène Béliveau. C’était mon temps pour l’avoir à moi toute seule, étant donné qu’il a passé sa vie à donner aux autres.» Jean Béliveau s’est éteint le 2 décembre 2014. Mais sa présence se fait toujours sentir dans la demeure des deux résidentes de l'arr. du Vieux-Longueuil. «Il me manque, mon mari, souffle Élise Béliveau. Il y a des photos de lui partout dans ma maison. Je ne serais pas bien si je n’avais pas ça devant moi.»
«D’une pièce à l’autre, il est toujours là, quelque part.» -Élise Béliveau
«Dans ma maison, il n’y a pas 6 pieds de large sans photo de mon père, ajoute Hélène Béliveau. Pour moi, c’est ma façon d’avoir sa présence.» Et puis cette dernière a gardé contact avec plusieurs anciens joueurs des Canadiens comme Serge Savard et Robert Rousseau, qui ont toujours été comme des membres de sa famille, à l’image des équipes de l’époque. «Robert Rousseau et sa femme Huguette restaient à Longueuil près de chez nous, dit-elle. Je gardais leurs enfants. On se voyait à l’année, ils sont devenus comme un oncle et une tante.» Les «de» Élise et Hélène Béliveau ont passé une bonne partie de leur vie sous les projecteurs. «Au début, je trouvais ça difficile, admet Élise Béliveau. Un moment donné, on s’habitue à tout. C’était sa vie. Ç’a toujours très bien été.» De son côté, Hélène Béliveau n’a pas connu autre chose. «C’est ma vie», dit-elle en se remémorant une anecdote qui, encore à ce jour, la fait bien rire. Elle et son ami Claude Brodeur se surnommaient à l’époque les «de», en référence au fait qu’ils étaient toujours présentés en tant que «fille de» et «frère de». Claude Brodeur était le «frère de» Martin Brodeur, ancien gardien de but.