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Opinion

Que doit-on attendre des Jeux d’hiver 2022 ?

le vendredi 04 février 2022
Modifié à 8 h 17 min le 04 février 2022
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

(Photo d'archives)

Les Jeux olympiques d’hiver 2022 qui débuteront le 4 février à Beijing se dérouleront dans un contexte bien spécial qui peut laisser entrevoir toutes sortes de dénouements inattendus.

D’une part, le choix du Comité international olympique de tenir ses jeux d’hiver à Beijing est discutable. Déjà, les jeux d’été s’étaient déroulés au même endroit en 2008. Le choix d’y retourner en 2022 apparaît comme une solution de dépit. L’organisation de ce rendez-vous sportif international nécessite des budgets tellement phénoménaux qu’il ne reste plus que certains pays totalitaires pour lever la main. Un peu comme la Coupe du monde de soccer qui se déroulera à la fin de 2022 au Qatar.

Ce choix du CIO laissent par ailleurs planer de sérieux doutes du souci qu’accorde l’organisation à la question des droits de l’homme. Une question sur laquelle le médaillé olympique Jean-Luc Brassard ne mâche pas ses mots; et face à laquelle les athlètes sont littéralement pris en otage. Il suffit de voir les mesures sanitaires mises en place en sol chinois pour constater la mainmise qu’entretient le gouvernement sur sa population.

D’ailleurs, l’autre élément qui laisse planer des incertitudes sur ces jeux est le contexte pandémique qui prévaut sur la planète et qui peut justifier toutes sortes de prétextes aux autorités chinoises pour imposer des mesures de contrôle.
Déjà, les équipes de journalistes de Radio-Canada en ont subi les premiers contrecoups en arrivant là-bas, même s’ils avaient déjà testé négatifs aux tests menés au pays avant de quitter. Puis, vendredi dernier, on apprenait que cinq membres de la délégation d'Équipe Canada à Pékin étaient désormais soumis au protocole contre la COVID-19. 

Le Canada était revenu des Jeux de Pyeongchang, en 2018, avec 29 médailles au cou. Dès lors, les Chinois nous percevront-ils comme une force à « contrôler » ? Les athlètes canadiens, canadiens ou norvégiens les plus performants seront-ils bizarrement testés positifs ?

Pour plusieurs, et j’en suis, ces Jeux olympiques d’hiver rappellent les Jeux de 1936 à Berlin, où le drapeau à croix gammée ornait outrageusement le paysage olympique. Sauf que cette fois, il n’y aura personne dans les estrades pour applaudir. En 2022, c’est au petit écran que ça se passe, à grands frais de droits de télédiffusion.