Prendre son pied avec Mario Tessier

Depuis 18 mois, Mario Tessier fait Seul comme un grand. Après 25 ans de carrière, le toujours grande gueule vole de ses propres ailes. Ce premier spectacle solo lui a permis de laisser sa première vraie carte de visite.
«Je prends vraiment mon pied sur scène, confie l’humoriste. Il y a un beau partage avec le public. Je vois la scène comme une partie de ping-pong avec de beaux échanges. »
Et les échanges sont généreux. Sur scène, Mario Tessier raconte sa vie. Une vie qui pourrait aussi être celle des gens assis dans la salle. «Tu ris en masse durant la représentation, mais il y a des moments, notamment quand je parle de mon passage dans l’armée, où pendant deux minutes tu peux entendre une mouche voler, assure-t-il. Le silence est aussi payant que les moments où les spectateurs hurlent de rire.»
Une approche très humaine guide son spectacle. Un peu comme 700 Sundays de Billy Crystal, duquel il refuse toutefois la comparaison, qui l’a profondément marqué. Une prestation qui l’a bouleversée à l’époque.
Sinon, il dit avoir apprécié la critique de La Presse qui l’a qualifié d’hybride entre Fred Pellerin et Michel Barrette. «Je suis un conteur avec mes anecdotes, soutient-il. Serge Postigo (metteur en scène) a été une belle rencontre. C’est vraiment mon âme sœur du métier et je lui faisais confiance. Il m’a permis d’aller ailleurs. » Des gags ont d’ailleurs été biffé au passage afin de s’assurer que le message frappe la cible.
Le Québec en pick-up
Mario Tessier a déjà quelque 130 représentations de son spectacle dans son bagage. Depuis 18 mois, il grimpe de deux à cinq fois par semaine sur scène. «Je m’amuse comme un gamin, mentionne-t-il. J’aborde chaque spectacle comme si c’est la première fois que je le livrais. Je le vois comme un défi de comédien et je donne tout ce que j’ai à chaque soir. »
La tournée l’a amenée partout. Avec son comparse José Gaudet des Grandes Gueules, les tournées s’étaient surtout concentrées dans les grands centres urbains. Désormais, il défriche le Québec en pick-up. «Je fais de la route en masse, insiste Mario Tessier. Je suis allé à Chibougamau, au Nouveau-Brunswick et d’autres places où je n’étais pas allé encore. »
Il dit avoir trouvé sa couleur propre à lui. «J’ai été chanceux dans ma carrière, dit-il. J’ai travaillé avec des personnes inspirantes. J’ai côtoyé de bonnes personnes, eu de bons mentors. Je dirais que j’ai trouvé mon clown sur scène. Après 25 ans, j’ai l’impression de laisser ma première vraie carte de visite. »
Toujours passionné du métier, il planche toujours sur des projets télévisuels. L’écriture de son deuxième spectacle solo est aussi en marche. «J’aime quand il y a du gras autour de l’os, évoque Mario Tessier. Quand tu écris, c’est parce que tu as un besoin de t’exprimer. C’est le fun quand ce que tu écris fait du bien aux gens. »
Celui qui aimerait avoir la plume des grands poètes prévient que le clown en lui est toujours présent pour lui rappeler d’écrire une niaiserie. Humour et sentiment devraient donc toujours partager la scène.