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Plusieurs élevages de la région frappés par la grippe aviaire

le mercredi 15 mars 2023
Modifié à 21 h 28 min le 14 mars 2023
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Des dizaines de milliers de canards ont été touchés par cette contamination au cours des dernières semaines. (Photo Shutterstock)

La grippe aviaire a frappé dans huit élevages de canards de la région en février, entraînant le mort de quelque 43 000 palmipèdes. 

Les premiers signalements ont été rapportés le 31 janvier par l’Agence Canadienne d’Inspection des Aliments (ACIA) dans des élevages de Beauharnois-Salaberry et du Haut-Saint-Laurent. D’autres signalements ont suivi le 2 février à Saint-Étienne-de-Beauharnois, Howick et Saint-Louis-de-Gonzague, de même que le 8 février à Saint-Louis-de-Gonzague et Ormstown., peut-on voir sur le site web de l’organisme.

Cette carte montre l’étendue de la contamination répertoriée en février dans la région. (Photo ACIA)

Selon le coordonnateur de l’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (EQCMA), Martin Pelletier, le processus d’éradication du virus a été entrepris au cours des dernières semaines dans la plupart des sites contaminés et va se poursuivre dans les prochaines semaines.

« Dès que l’ACIA identifie une contamination au sein d’un élevage, on préconise la quarantaine. Dans les 24-48h, on procède à la mise en place d’un contrôle primaire des allées et venues dans un rayon de 10 kilomètres, explique-t-il. Tout déplacement autour des élevages, que ce soit pour la livraison de moulée ou autres, doit se faire avec un permis de l’Agence. Des mesures sévères sont mises en place pour désinfecter toute personne, vêtements ou véhicule à proximité des sites.»

Selon Manon Racicot, vétérinaire épidémiologiste à l’ACIA, contactée le mardi 14 mars, quatre des 8 fermes contaminées ont complété le processus d’élimination primaire du virus. « Il s’agit d’une importante éclosion à laquelle on ne s’attendait pas et qui s’avère catastrophique pour l’entreprise touchée», dit-elle. Les huit fermes infectées appartiennent toutes au même réseau.

(Photo Shutterstock)

L’éclosion du virus dans la région ne serait pas étrangère au fait que certaines espèces d’oiseaux y demeurent présentes, malgré la migration. 

Mme Racicot confirme que les éclosions qui surviennent en hiver sont exceptionnelles car les oiseaux sauvages ont souvent émigré vers le sud. « Mais comme le virus est assez résistant au froid, il semble y avoir eu une brèche dans la bio-sécurité des installations et celui-ci s’est vite répandu.»

L’influenza aviaire peut exister dans de nombreuses souches, mais c’est celle de type H5N1 qui circule actuellement.

Heureusement, celle-ci a peu de chances d’être transmise aux humains, confirment M. Pelletier et Mme Racicot. « Il n’y a pratiquement pas de cas de transmissions en Amérique, contrairement en Asie où la population est souvent en contact plus direct avec les oiseaux de ferme. »

Du côté de la Direction de santé publique de la Montérégie, on indique que dans ce type de situations, celle-ci transmet de l'information aux personnes qui ont été en contact avec les animaux pour les inviter à surveiller l'apparition de symptômes et elle leur indiquer les endroits où elles peuvent consulter au besoin.

"La grippe aviaire se transmet très rarement de l'animal à l'humain. Aucun cas de grippe aviaire chez un humain n'a été signalé en Montérégie ni au Québec."
 

(N.D.L.R. : À noter que les photos de canards qui accompagnent cet article n’ont pas été prises sur place, mais proviennent d’une banque de photos)