Société

Plus de craintes que de plaintes à l’open house du boul. Bord de l’eau

le jeudi 26 juillet 2018
Modifié à 15 h 25 min le 26 juillet 2018
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

L’événement FEEL qui devait se tenir le 21 juillet dans le stationnement du Centre Valleyfield a plutôt fait place à un party «open house» sur une propriété du boulevard Bord de l’eau; un événement qui a fait beaucoup jaser sur les médias sociaux mais qui, en bout de ligne, a suscité plus de craintes que de plaintes. Rencontrés sur place quatre jours après l’événement, Félix Leblanc et Sergio Larrea Frey ont raconté que tout s’est déroulé rondement lors de ce party en plein air, malgré les échos qu’on en en fait dans certains médias et sur les réseaux sociaux. Au départ, Félix Leblanc explique que l’événement FEEL a dû être annulé parce que la vente de billets s’annonçait insuffisante pour boucler le budget. «À 15 jours de l’événement, on devait prendre une décision pour éviter d’avoir à payer des pénalités, explique le jeune organisateur. C’est ce qu’on a fait tout en avisant nos commanditaires et partenaires. Actuellement, la majorité des détenteurs de billets ont été remboursés, les autres le seront sous peu.» Il va sans dire que cette annulation a eu un effet démoralisant pour le jeune homme. «Il ne parlait plus depuis trois jours, explique sa mère, Josée Charpentier. Je ne voulais qu’il reste avec cette impression négative après tous les efforts qu’ils avaient déployés, alors j’ai offert d’organiser ce party sur notre propriété». Mme Charpentier et son mari, Daniel Leblanc, ont soutenu leur fils et son équipe d’une dizaine d’organisateurs tout au long de la mise sur pied de cet événement. Rien laissé au hasard La propriété des Leblanc, boulevard Bord de l’eau, compte 20 arpents non-boisés, dont certains espaces étaient jadis consacrés à l’élevage d’autruches. Dès le départ, tous les voisins avaient été informés de la tenue de l’événement. Des sections ont été réservées pour la danse, d’autres pour se détendre, pour l’installation de tentes de camping, sans compter une grande portion de terrain destinée au stationnement des véhicules. Aucun alcool n’était vendu sur place, bien que chacun apportait ses propres consommations. [caption id="attachment_51143" align="alignnone" width="521"] Bien qu’on parle d’un «open house», personne n’a eu accès à la résidence des propriétaires des lieux. (Photo Journal Saint-François Mario Pitre)[/caption] «Tout se déroulait rondement, la circulation allait bien, mais comme il y a eu plus d’achalandage à partir de 22h, la Sûreté du Québec a été appelée sur place, raconte Mme Charpentier. Ils ont craint que la situation dégénère et nous ont incité à fermer l’accès au site, mais c’est à partir de ce moment que le trafic s’est engorgé, au point où ils ont dû changer d’idée par la suite. Et puis, c’est sûr que la présence des auto-patrouilles avec leurs gyrophares, ça soulève des questions.» On estime de 1500 à 2000 le nombre de jeunes qui se sont pointés à l’open house, mais aucune plainte n’a été portée à la police. «Je faisais la navette entre les voisins et le DJ pour s’assurer que la musique ne soit pas trop forte», indique Sergio. «Il y avait un mot d’ordre à l’effet qu’on n’acceptait aucun débordement, même que certains parents sont venus vérifier que tout se déroulait sans problèmes», signale Josée Charpentier. Finalement, le DJ a fermé boutique vers 1h du matin, à la demande de la SQ. «Les haut-parleurs étaient tournés en direction du champ, ça réduisait donc le volume. À 11h le lendemain matin, il ne restait plus personne», mentionne Daniel Leblanc. Lui et sa conjointe plaident d’ailleurs pour une plus grande indulgence envers les jeunes, dont la réalité diffère de celles des générations précédentes et qui démontrent souvent davantage d’entrepreneurship. D’ailleurs, la volonté démontrée par l’équipe de Félix et Sergio pourrait déboucher sur d’autres projets du genre dans l’avenir.

Dernières nouvelles