Plus de 6000 victoires en courses sous harnais pour Richard Simard en carrière

Richard Simard a représenté le Canada en Russie à titre de meilleur conducteur au pays dans les années 90. (Photo Journal Saint-François - Gracieuseté)
Richard Simard en a parcouru du chemin dans sa vie, autant sur les routes américaines que sur les circuits de courses de chevaux là où il a mené ses bêtes à plus de 6000 victoires en carrière.
« J’ai participé à pas loin de 50 000 courses de chevaux dans ma carrière. J’ai obtenu ma licence en 1981 et depuis je gagne ma vie avec les chevaux », indique le pilote de sulkys qui aurait pu tout abandonner à de nombreuses reprises au cours de cette carrière qui l’a mené au sommet.
« À ma première année à Montréal, je n’ai rien gagné. J’ai connu ma première victoire en 1982. C’est alors que je décide en 1983 de déménager à Québec où je suis devenu dans mes premiers six mois là-bas, l’un des trois meilleurs pilotes du circuit », lance celui qui compare les coureurs de la métropole à cette époque comme dans une classe à part. « C’était comme la Ligue nationale », évoque Richard Simard qui au fil du temps est devenu l’un des meilleurs.
Son escapade à Québec l’amène à courir à Jonquière, Trois-Rivières et Aylmer, entre autres, pour accumuler des miles et de l’expérience derrière les plus puissants chevaux du circuit québécois. Après un passage à Ottawa, il revient à Blue Bonnet pour voir si Montréal est devenu plus accessible en 1985-86. Les victoires s’accumulant, il devient l’un des meilleurs et gagne en 1989 la Coupe des Éleveurs avec Virgule Joe, un cheval hors pair. « C’était la grosse course de l’époque et la bourse était de 195 000 $. Ça représenterait des millions aujourd’hui. »
Richard Simard est l’un des conducteurs de courses sous harnais les plus expérimentés de la profession alors qu’il compte 50 000 courses et plus de 6000 victoires. (Photo gracieuseté)
Courir ailleurs pour devenir meilleur
La grève des casinos, la fermeture de nombreuses pistes en 1991, forcent Richard Simard, qui avait commencé à courir sur des poneys à Salaberry-de-Valleyfield dans les années 70 à déménager ses pénates une fois de plus. « J’ai dû partir en 1993 pour les États-Unis et j’ai été le meilleur coureur pendant six ans à Detroit. J’ai obtenu mon permis de travail de l’autre côté de la frontière et je suis resté là. J’étais le kingpin à Hazel Park. Je courais dans le Michigan, l’Illinois, l’Ohio, qui sont des états forts dans les courses de chevaux. C’était une époque formidable », dévoile le soixantenaire.
En 1997, il devient champion canadien de courses sous harnais et représente l’unifolié lors d’un championnat de courses de chevaux en Russie. « J’ai déjà été millionnaire grâce aux courses de chevaux. Mais les dernières années ont été difficiles. J’ai fait faillite quand Blue Bonnets a fermé, puis dans les dernières années c’est devenu de moins en moins payant comme sport. Je n’ai pas abandonné, mais j’en fais beaucoup moins », explique celui qui a maintenu un poids de 145 livres tout au long de sa carrière. « Mais là, j’ai pris 20 livres pour être à 165, je m’entraîne moins. C’est pas pire, 20 livres en 40 ans », rigole le sympathique homme de chevaux.
Après d’autres déménagements qui l’ont mené en Ontario, puis ne Floride, Richard Simard semble s’être établi aux Cèdres où il prend soin de chevaux. C’est toute sa vie. Récemment, il a remporté sa 6000e victoire en carrière, lors d’un rendez-vous sportif à Rideau Carlton à Ottawa. « Je suis le 7e au Canada à réussir ça et avec la disparition graduelle des courses, nous ne verrons plus ça. Je suis le seul au Québec dans ce groupe à être encore actif. Je vais continuer, mais les blessures me rattrapent », conclut avec nostalgie celui qui a été un important mentor et entraîneur dans le domaine des courses de chevaux.
Les courses de Rideau Carlton ont lieu les jeudis et dimanches soirs et il n’est pas rare de voir Richard Simard y défiler à titre de vainqueur, une fois de plus.