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Société

Peu de logements abordables pour les familles

le samedi 27 mars 2021
Modifié à 16 h 25 min le 26 mars 2021
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

La pénurie de logements abordable provoque un certain désespoir pour des familles de Salaberry-de-Valleyfield qui doivent trouver un toit d’ici le début juillet. « Ça fait trois ans que je suis à la même adresse. Je n’avais pas vécu ça encore, parce que le problème est récent. Mais mon propriétaire fait une reprise de logement pour sa fille et je suis obligée de partir », explique Karine Hebert. La mère de famille monoparentale souffre d’une maladie auto-immune et a trois enfants. « Nous sommes plusieurs sur les sites de logements à louer à être complètement désespérés. Nous devons déménager et il n’y a presque aucun logement disponible dans toute la région. Oui il y en a bien quelques-uns. Mais ils sont à des prix indécents. Par exemple, certains appartements loués 800$ l’an passé sont maintenant à 1100$ ou plus. Ou les proprios refusent les enfants. Ils refusent les 5 et demi à des familles pour les louer à des gens seuls », déplore celle qui ne peut se permettre un logement à ce prix avec un seul salaire.

Au bout du rouleau

Elle déplore que des gens vivant à deux, avec de bons salaires, accaparent le marché des plus grands appartements. Créant une surenchère et laissant les familles dans de minuscules logis, avec des prix exorbitants. Elle paie actuellement 680 $ par mois. Ses récentes recherches montrent que des appartements dépassent les 950 $, voire 1100 $ ou même plus. « Juste pour rire, j’ai vu des appartements dans le Vieux-Québec avec cachet et vue sur le Fleuve pour beaucoup moins cher qu’un autre logement ici à Salaberry-de-Valleyfield », explique celle qui doit garder ses enfants à la maison en raison de sa situation de santé. Et peu de recours s’offrent à ceux qui cherchent. « La Régie du logement ne peut rien faire s’il n’y a rien d’illégal. La Ville parle de construction de logements. Mais ce n’est pas pour bientôt. Nous sommes pris », déplore Karine Hebert qui y voit de la discrimination. « De l’abus des propriétaires. Pas d’enfants, pas d’animaux, pas de vie de famille. Surtout pas de logements pour les moins fortunés. »

Stress et anxiété

Karine Hebert a passé deux entrevues pour des coopératives d’habitation. Ses demandes ont été refusées. « L’OMH a quelques nouveaux appartements pour les familles, à peine une vingtaine, mais ils refusent encore. Je ne suis pas la seule dans cette situation, mais je ne sais plus à qui m’adresser pour trouver un toit pour mes enfants », ajoute la jeune femme qui espère que la Ville trouvera une solution rapidement. « Pourquoi la ville autorise une grande quantité de construction de luxueux condos et pratiquement pas de logements pour des gens moins fortunés? Une famille monoparentale ne peut pas se permettre un prix aussi élevé », conclut Karine Hebert, désabusée.