culture

Par l'archet de leur canon

le mardi 23 juin 2020
Modifié à 15 h 46 min le 23 juin 2020
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Ils sont 100 violonistes. Débutants comme accomplis. Situés partout dans la francophonie mondiale. Ils ont été réunis pour l'interprétation du Canon de Pachelbel par l'initiative de Jean-François McDonald, enseignant de musique passionné. Depuis 22 ans, Jean-François McDonald enseigne le violon. Sa véritable passion. Il a lancé sa compagnie, le Projet Mildor, qui lui permet d'enseigner en ligne en direct ou à partir de tutoriel vidéo. Parfois, 150 personnes se retrouvent en ligne en même temps. «Le dimanche, je donne des cours gratuits sur Internet et on peut retrouver entre 400 et 500 personnes en même temps, mentionne le musicien. J'ai lancé le défi. Le but est de favoriser la complicité de la musique et d'avoir du plaisir. » [caption id="attachment_84419" align="alignright" width="170"] Jean-François McDonald[/caption] L'enseignant a soigneusement préparé quatre partitions différentes. Parce que 80 participants sont des débutants dans le violon. Il a donc arrangé un obligato, huit notes de base qui se répètent sans cesse. Facile à maîtriser en quelques pratiques. Puis des lignes mélodiques plus avancées parce que des violonistes plus expérimentés ont participé à ce que M. McDonald appelle une «folie». En deux semaines, celui qui oeuvre dans l'univers de la télé a pu réunir cet orchestre improvisé. Les joueurs de la France, de la Belgique, l'île de la Réunion, l'Arabie saoudite, les États-Unis et quelques pays africains se sont retrouvés sur une scène virtuelle. Le langage universel de la musique a permis à ces musiciens de se mettre à l'unisson. «Je ne m'attendais pas à ce que ça soit aussi beau, confie l'enseignant. En télé, on a besoin d'effet pour obtenir le résultat souhaité. Je n'ai que coupé les fausses notes évidentes. J'ai laissé le reste, avec les petites erreurs qui ont pu se glisser. Mais ça a tellement bien sorti du premier coup. J'ai eu des frissons à écouter les 100 violons ensemble. » https://www.facebook.com/mildorviolon/videos/266863921041861/?eid=ARBSgtO7rXYToQS_WQ4ihuFrd9a62FLf1oPsiZpAt1WyWjRM57IdOh8HJ_h3KULdO7Hes6mp91DwwQ6k En avant la musique Jean-François McDonald a constaté avec la pandémie que les gens avaient un désir de se réaliser. Notamment lorsqu'ils devaient demeurer à la maison. «Les gens ont besoin de se changer les idées, de s'accomplir, indique-t-il. Plusieurs ont canalisé leur énergie sur l'apprentissage du violon. » Avant la COVID, il avait 40 élèves; désormais, il peut retrouver 150 apprentis devant lui par le truchement de la technologie. Véritable passionné, M. McDonald s'est permis de démissionner comme réalisateur-monteur pour se lancer pleinement dans la musique. Le Projet Mildor prendra plus d'ampleur dans la vie de cette homme de Vaudreuil-Dorion. Celui-ci a commencé l'apprentissage du violon à l'âge de 4 ans. Inscrit à un cours par son père. Il a toujours joué à atteindre un niveau universitaire. Ce qui lui a permis de commencer à enseigner à partir de l'âge de 14 ans. Il a fait partie du mouvement Vivaldi et de quelques orchestres qui lui ont permis de faire des tournées en Europe. Mais l'enseignement est ce qui l'allume. Il travaille déjà à plusieurs choses. Jean-François McDonald cherche la bonne pièce, classique ou une dont il peut obtenir les droits, pour répéter son défi. Deux à trois projets pourraient aussi émerger de son groupe Violoniste débutant.