Montérégie : 76% des jeunes vivent de la violence

La cyberintimidation affecte environ 13% des jeunes, mais plus les filles (17%) que les garçons (10%). (Photo: Pixabay)
Une part de 76% des jeunes de la première à la cinquième secondaire en Montérégie vit de la violence, selon l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (EQSJS) 2022-2023 qui brosse un portrait de la violence chez les jeunes en Montérégie.
De ce nombre, 45% ont commis de la violence, 12% en ont subi, et 45% en ont subi et commis.
Par ailleurs, près de 40% des jeunes subissent de la violence à l’école ou sur le chemin de l’école. L’Enquête relève une «hausse nettement plus marquée chez les filles» de 26% à 38% de 2016-2017 à 2022-2023).
La cyberintimidation affecte environ 13% des jeunes, mais plus les filles (17%) que les garçons (10%).
L’Enquête s’est aussi penchée sur les gestes d’agression indirecte, comme parler dans le dos de quelqu’un; un comportement plus fréquent fréquents chez les filles (67%) que chez les garçons (54%).
Les agressions directes, comme se battre ou proférer des menaces, sont davantage fréquentes chez les garçons (40%) que chez les filles (32%).
«Cet exercice souligne l’importance de poursuivre les efforts de prévention et d’agir collectivement pour bâtir des milieux de vie plus sains, sécuritaires et bienveillants pour les adolescentes et adolescents de la région», signifie la Direction de la santé publique de la Montérégie.
Violence amoureuse
En Montérégie, près de 60% des jeunes vivent des relations amoureuses qui se déroulent dans un climat de respect et de non-violence.
«Plus d’un tiers des jeunes ont été victimes de violence de la part de leur partenaire, qu’elle soit psychologique (29%), physique (15%) ou sexuelle (14%)», indique la Direction de la santé publique de la Montérégie.
Dans la région, près de 9% des jeunes de 14 ans et plus ont été victimes d’une agression sexuelle commise par un adulte ou un autre jeune. «Cette proportion est plus élevée chez les filles (16%) que chez les garçons (3%)», relève la DSP.
Sur le plan local, au RLS Vaudreuil-Soulanges, 47% des jeunes ont vécu une relation amoureuse dans les 12 derniers mois. Une part de 37% a subi de la violence (comparativement à 40% en 2016-2017). Dans 30% des cas, il s’agit de violence psychologique. «Indépendamment des relations amoureuses, 10% des jeunes de 14 ans et plus ont été victimes d’une agression sexuelle par un adulte ou un autre jeune au cours de sa vie», indique-t-on.
Sur le territoire du RLS du Suroît, 51% des jeunes ont vécu une relation amoureuse dans la dernière année.
Aussi, 35% des jeunes ont subi de la violence (3% de moins qu’en 2016-2017). Il s’agit de violence psychologique dans 29% des cas.
Environ 9 % des jeunes de ce RLS ayant eu une relation amoureuse au cours des 12 derniers mois ont subi et infligé de la violence lors de cette relation.
Dans le RLS Haut-Saint-Laurent, plus de la moitié des jeunes (53%) ont été en couple dans la dernière année. La part des répondants déclarant subir de la violence a augmenté de 7%, passant de 28% à 35% entre 2016-2016 à 2022-2023.
Prévention
La Direction de la santé publique de la Montérégie soutient qu’en matière de prévention, il est essentiel d’outiller les jeunes «sur les attitudes et la communication respectueuses, en ligne et hors ligne, ainsi que sur les caractéristiques d'une relation amoureuse égalitaire», expose-t-elle.
Elle insiste aussi sur l’importance d’agir également sur leurs milieux de vie ainsi que sur les normes sociales qui banalisent la violence, et «d’offrir aux jeunes des modèles de comportements respectueux à la maison, à l'école et dans la communauté».