Monica Brinkman ou la mosaïque en partage
Pour l’artiste Monica Brinkman, la mosaïque se veut davantage que simplement coller de petites pièces de verre pour en concevoir un tableau, une sculpture. C’est aussi un médium qui lui permet d’entrer en contact avec les gens et de tisser des liens dans la communauté.
Le prochain Festival des arts, dont elle assure la présidence d’honneur, viendra s’ajouter aux multiples projets qu’elle a réalisés en communion avec le milieu.
La résidente de Vaudreuil-Dorion s’est familiarisée à l’art ancien de la mosaïque après avoir d’abord expérimenté le vitrail. « Dans mes cours de vitrail, il restait toujours des petits bouts de verre et j’aimais bien m’amuser à jouer avec, les assembler pour leur donner des formes, raconte-t-elle. Puis, un jour, j’ai découvert une école à Montréal où l’on enseignait la mosaïque et qui faisait appel à des experts de cet art.»
C’est ainsi qu’au terme d’une formation étalée sur une dizaine d’années, elle en est venue à développer son style et ses thèmes bien à elle. «Quand j’étais plus jeune, j’ai dû subir plusieurs chirurgies après avoir développé la maladie de Crohn. La meilleure pilule pour moi a été de pouvoir m’exprimer à travers la mosaïque. C’est un art très tactile, méditatif, et qui m’a permis de mieux me connaître et de donner un sens à ma vie », dit-elle.
Que ce soit pour concevoir des tableaux, des œuvres en trois dimensions ou encore de grandes oeuvres publiques, la mosaïste puise sa matière première dans des pièces de verre, de céramique, de miroirs, d’anciens bijoux ou des boutons de diverses formes.
Ses œuvres l’ont menée à participer à de nombreuses expositions, tant la région de Montréal ou ailleurs au pays, de même qu’à la Biennale de la mosaïque qui se tient à tous les deux ans à Ravenne, en Italie, une ville reconnue pour les mosaïques colorées qui ornent un grand nombre de ses bâtiments.
Médiation culturelle
Le nom de Monica Brinkman est également associé à plusieurs projets de médiation culturelle réalisés dans la région. En 2005, le directeur culturel de la Ville de Vaudreuil-Dorion, Michel Vallée, l’a conviée à contribuer au projet Je suis dans le parc Valois; d’autres projets ont aussi été réalisés par la suite dans cette communauté, en collaboration avec des organismes consacrés à diverses causes humanitaires.
De fil en aiguille, l’artiste a établi de solides liens à Salaberry-de-Valleyfield avec La Factrie, café culturel, un organisme «qui rejoint beaucoup mes valeurs.» Le résultat d’un projet de récupération est d’ailleurs visible sur des colonnes qui en composent le décor, ou dans un autre projet réalisé en collaboration avec les Fermière Notre-Dame de Bellerive.
Monica Brinkman a également pris part au projet du Circuit des épouvantails, mis de l’avant par la MRC de Beauharnois-Salaberry, qui lui permis de découvrir davantage la région. «J’aime beaucoup Valleyfield, dit-elle. La présence de l’eau, ses petits commerces et les organismes de la communauté forment une belle grande mosaïque qui unit tout le monde.»