Culture

Marcel Broquet, une vie dans l'univers du livre

le mercredi 23 décembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 23 décembre 2015
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Même s'il n'a appris à lire qu'à l'âge de 12 ans, Marcel Broquet s'est bien rattrapé depuis, lui qui, depuis plus de 50 ans, a gagné sa vie dans le monde du livre, d'abord comme libraire puis, comme éditeur.

Nouvellement établi à Salaberry-de-Valleyfield, Marcel Broquet nous raconte à sa façon comment il a suivi la tangente du milieu du livre, c'est-à-dire en sachant s'adapter aux transformations de la société.

Aujourd'hui, même à l'âge de 80 ans, il poursuit toujours sa carrière d'éditeur au sein de la maison qui porte son nom, après avoir vendu à son fils, il y a 15 ans, les Éditions Broquet, qu'il a dirigée durant une trentaine d'années.

Mais c'est d'abord à titre de libraire que ce Suisse d'origine a gagné sa vie lorsqu'il a atterri au Québec à l'âge de 22 ans. Lui qui avait appris à lire, dit-il, grâce à une libraire d'occasion, qui acceptait de lui louer des livres de semaine en semaine avec le même 10 centimes.

Ce départ pour le Québec, qui  ne devait être qu'une escale dans une contrée exotique, est pourtant devenu sa destinée. Établi à Verdun, où il a fait la connaissance de son épouse, Broquet opérait la librairie Liaisons qui, en plus de vendre des bouquins, représentait certains éditeurs suisse au Québec.

En 1959, alors plus jeune libraire au Québec, il contribuait à la mise sur pied de la première association des libraires indépendants du Québec.

Éditeur de best-sellers

En 1978, il ferme sa librairie pour devenir éditeur, en publiant des ouvrages sur des thèmes comme l'ornithologie ou l'horticulture. Notamment des best-sellers comme «Les oiseaux du Québec» et «Le jardinier paresseux».

«Les Éditions Broquet ont surtout contribué à faire connaître des auteurs d'ici, qui avaient peu de notoriété à l'époque», raconte-t-il.

En 2000, c'est son fils Antoine qui a pris la relève de l'entreprise, alors que le père s'orientait vers une douce retraite. «Finalement, je ne suis parti à la retraite que durant deux semaines, je m'ennuyais trop à ne rien faire.»

Il est demeuré au sein de l'entreprise quelques années pour mener divers projets de développement, et pour finalement mettre sur pied la maison Marcel Broquet –La nouvelle édition, qui est complémentaire à ce que publie la maison de son fils, c'est-à-dire des biographies, des livres d'art et livres pratiques. Le paternel travaille ainsi avec une équipe réduite de 5 ou 6 collaborateurs.

Une trentaine d'ouvrages devraient être publiés en 2016, dont un de Sœur Angèle, un autre sur l'histoire des petits chanteurs du Mont Royal, sur l'artiste Jordi Bonet, de même que des livres d'art.

Marcel Broquet convient que l'industrie du livre a beaucoup évolué au fil des ans et surtout, que la librairie n'est plus le seul outil que compte le consommateur pour y avoir accès. Les magasins à grande surface de même que l'Internet ont entraîné une forte concurrence.

«La vente des livres numériques progresse lentement, dit-il, mais les ventes de livres papier sont à la baisse… les gens ne lisent pas moins mais ils lisent différemment. Des événements comme les salons du livre attirent des gens, mais ce n'est pas tant pour acheter que pour aller à la rencontre de leur auteur favori.»

Dernières nouvelles