culture

Marc Séguin à la rencontre de la relève artistique

le mardi 16 février 2016
Modifié à 0 h 00 min le 16 février 2016
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Parfois controversé, toujours pertinent, résolument artiste. Il réside à Hemmingford mais crée à New York. Marc Séguin est un artiste accompli. Du 6 au 13 mai, il est l'invité de la 27e édition de l'Intercollégial d'arts visuels qui se tiendra au Collège de Valleyfield.

«Je crois à l'art, lance d'abord Marc Séguin. Les artistes qui seront présents sont dans une période de formation, de tête et d'idée super importante. Je trouve ça super le fun. C'est une rencontre intéressante à laquelle je vais participer. J'aurais aimé savoir que c'était possible quand j'étais moi-même étudiant. »

Le 7 mai, les étudiants en provenance de 29 collèges pourront échanger avec l'artiste invité dont les œuvres ont été exposées des deux côtés de l'Atlantique. Vernissage, visites, ateliers et conférences vont meubler cette journée. À la fin, plus de 1000 $ en bourse seront remis pour souligner le travail des étudiants.

Bien que le cadre académique ne soit pas idéal pour tous, Marc Séguin croit en ce passage obligé. Le diplôme permet d'accéder à un réseau. Lui-même diplômé des beaux-arts de l'Université Concordia, il insiste toutefois pour ne pas s'asseoir sur ce bout de papier.

Surtout qu'en art visuel, on ne peut plus se contenter de pinceau et de peinture. «Le numérique pousse dans le cul des étudiants, mais je crois encore qu'il faut savoir quoi faire avec un papier et un crayon, lance-t-il. Le numérique, je vois ça comme un marteau. C'est bon pour les clous, mais on ne peut pas paver des routes avec ça. »

Multidisciplinaire

Marc Séguin est sorti des sentiers battus. Il a peint avec des cendres humaines, fait une série de tableau représentant Adolf Hitler et son œuvre se veut souvent une critique sociale. «Je me sens extrêmement privilégié que des gens croient en mes trucs, dit-il. J'ai une pulsion de dire des choses. Mais j'ai surtout une liberté et une motivation personnelle d'écrire et de faire. »

Après trois romans, dont le dernier, Nord Alice, paru l'an dernier, Séguin s'attaque à une autre forme d'art. Il est à mettre la dernière touche à son film Stealing Alice. Fanny Malette et Denys Arcand sont les vedettes de ce long métrage. Quant aux tableaux, il peint des paysages de l'Arctique sans trop savoir ce qui va advenir de ses œuvres. «Je suis entre deux choses, indique-t-il. Je suis dans une période confortable où je peins ce que je veux peindre. Je peux faire 10 tableaux et les scrapper par la suite, il n'y a pas d'attente. »

Si la musique ne fait toujours pas partie de son C.V., ses œuvres se retrouvent toutefois sur des œuvres de groupes chouchous du Québec, à savoir Karkwa (Les chemins de verre) et les Cowboys fringants (Octobre). «Ce sont des petits bonus, explique Marc Séguin. Les œuvres existaient déjà. Karkwa avait fait la musique d'un documentaire à mon sujet et le groupe m'a demandé une image. Pour les Cowboys fringants, je ne l'ai su qu'un mois avant la sortie du disque. »

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