Faits divers
Justice

Marc-Olivier Perras a été épinglé après une filature de la SQ

le vendredi 27 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 27 novembre 2015

C'est grâce à une opération de filature que les policiers de la Sûreté du Québec (SQ) ont réussi à mettre la main au collet de Marc-Olivier Perras, accusé du meurtre de Karine Faubert en 2011 à Godmanchester. Son procès, entamé le 23 novembre, repose en partie sur les suites de cette opération.

Le corps de Karine Faubert a été découvert le 12 août 2011, à Godmanchester, près de Huntingdon. Elle avait été atteinte de deux coups de feu.

Mme Faubert avait fréquenté Perras pendant six ans, mais leur relation s'était terminée moins d'un an plus tôt. Ils gardaient toutefois des contacts parce que Perras lui devait de l'argent.

Perras a été arrêté pour meurtre cinq jours plus tard. Son procès a toutefois été transféré hors du territoire du palais de justice de Valleyfield à cause de la forte médiatisation de l'affaire.

Il jette l'arme dans la rivière

Le chef d'équipe de la filature, Marc-André Charbonneau, a témoigné jeudi. Il a raconté comment, le 15 août 2011, son équipe a reçu le mandat de talonner Perras, principal suspect dans cette affaire.

Ce matin-là, les policiers se rendent à la résidence de Perras, à Saint-Stanislas-de-Kostka, armés de descriptions du suspect et de son véhicule, une Toyota Corolla grise. Ils sont rapidement envoyés à une autre adresse résidentielle, où le véhicule a été aperçu.

Sur place, ils aperçoivent un homme, identifié plus tard comme étant Marc-Olivier Perras, arriver à bord d'un autre véhicule, en compagnie d'une femme.

M. Charbonneau voit le suspect se diriger vers la maison et en revenir deux fois, plaçant un tissu plié et un panier dans la Corolla.

Perras monte ensuite dans sa voiture et se dirige vers Saint-Étienne-de-Beauharnois. Il se stationne près du pont de la rue de l'Église.

La SQ l'a toujours à l'œil. M. Charbonneau se stationne dans une entrée de l'autre côté du pont et observe Perras à travers des branches d'arbres, à l'aide de jumelles.

Il voit le suspect sortir une boîte brune de la valise de sa voiture. Perras monte sur le pont, jette la boîte dans la rivière Saint-Louis, et prend la poudre d'escampette.

M. Charbonneau met le reste de son équipe à ses trousses. Lui-même reste sur place pour tenter de localiser la boîte. Une boîte semblable sera repêchée le lendemain par des plongeurs de la SQ, qui y trouvent une arme à feu et des balles.

Pas de photos

De l'aveu même de la Couronne, la preuve déposée contre l'accusé est de nature purement circonstancielle, puisque très peu de preuves physiques permettent de lier Marc-Olivier Perras au crime. L'avocat de la défense, M<+>e<+> Martin Latour, a donc tenté de discréditer le travail des policiers.

Il a notamment souligné le fait qu'aucune photo ou vidéo n'a été prise pendant l'opération de filature. M. Charbonneau était d'ailleurs incapable de dire si l'un des membres de son équipe avait apporté une caméra, comme le dicte la procédure habituelle.

«Ce n'est pas toujours facile d'être bien placé pour prendre une photo. Des fois ça nous prend dix minutes, des fois ça prend cinq jours», a répondu un autre membre de l'équipe de filature, Perry Stuyck.

Le procès de Marc-Olivier Perras se poursuivra jusqu'à la fin du mois de décembre.