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Maigrir ou mourir, le combat d’une adolescente

le jeudi 12 janvier 2017
Modifié à 0 h 00 min le 12 janvier 2017
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Jenny Regnier-Groleau n’a que 17 ans et déjà, elle a dû se battre pour sauver sa peau. Son rival n’était pas le cancer ou une malformation, mais son poids. Rencontre avec une adolescente face au plus important combat de sa courte vie.

C’est à la suite d’un problème de santé que la vie de Jenny Regnier-Groleau a basculé. Lors de sa rencontre avec un médecin, elle a été acculée au pied du mur. «Le docteur a été direct, explique Jenny. Elle m’a dit, si tu ne fais rien pour perdre du poids, tu ne te rendras pas à 40 ans. Tu vas mourir.»

Les jours qui ont suivi ont été difficiles pour l’adolescente qui, à l’époque était âgée de 16 ans. Après les pleurs et les idées noires, elle a exprimé le souhait de se prendre en main. Rapidement, elle a obtenu un rendez-vous médical à l’Hôpital général de Montréal avec le chirurgien Olivier Court. «Il m’a transféré en clinique pour les adolescents, informe Jenny. Il faut comprendre que j’étais la première adolescente au Québec qui allait subir une chirurgie bariatrique.

Comme le foie de Jenny présentait beaucoup d’enflures, le chirurgien lui a demandé de perdre 20 livres avant l’opération. Ce qu’elle a fait haut la main puisqu’elle en a perdu plus du double. «J’ai perdu 50 livres avant l’opération. J'ai appris ma perte de poids la journée de l’opération. Chez moi, je ne pouvais pas me peser, car ma balance ne se rendait pas à mon poids.»

La journée du 17 juillet 2016 est une date charnière pour Jenny Regnier-Groleau. C’est à ce moment qu’elle a subi l’intervention chirurgicale qui consistait à réduire la capacité gastrique, c'est-à-dire le volume utile à son estomac. «Oui j’ai eu de la douleur lorsque je me suis réveillée, mais jamais je ne vais regretter. Je me suis donnée la capacité de vivre et les résultats sont là. Jusqu’à date, en un an, j’ai perdu 102 livres. Je souhaite en perdre encore au moins 50. Je sais que c’est possible», de dire l’étudiante en 5e secondaire à l’école Arthur-Pigeon.

«Ma perte de poids me permet de vivre. Je ne pouvais même plus bouger. Juste le fait de marcher m’était douloureux. Maintenant, pour la première fois en 4 ans, je peux revêtir mon chandail pour l’éducation physique. Avant, il ne me faisait pas. D’ailleurs, je n’allais pas en éducation physique parce que j’avais trop honte de moi.»

Malgré sa perte de poids significative, l’adolescente sait qu’elle doit rester sur ses gardes afin de ne pas retomber dans ses mauvaises habitudes alimentaires. «Croyez-moi, j’en mange en maudit des carottes. Je me souviens d’une époque où je cachais de la nourriture dans ma chambre afin de pouvoir manger en cachette. Maintenant, pour rester motivée, je regarde mes anciens vêtements et je me dis que jamais je ne veux revenir en arrière», conclut celle qui fera son entrée au collège en août prochain.