Chronique

L’UPAC a des comptes à rendre

le mercredi 19 juin 2019
Modifié à 9 h 07 min le 19 juin 2019
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Il y a quelque temps, des rumeurs ont circulé à l’effet qu’il n’y aurait pas d’accusations contre des hauts placés au gouvernement libéral, Jean Charest et Marc Bibeau, à la suite d’une enquête sur la corruption qui a duré cinq ans. L’histoire veut qu’on n’ait pas assez de preuves. Comment peut-on accepter ça? L’UPAC, c’est un organisme payé avec les taxes des contribuables. Elle nous coûte des millions de dollars. Comment se fait-il que pendant cinq ans, des policiers ont travaillé, assistés de procureurs de la Couronne et du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), et qu’on est venu à la conclusion qu’il manque de preuves? De plus, Robert Lafrenière a quitté ses fonctions à la tête de l’UPAC. Il ne s’est jamais expliqué. Pourtant, il avait dit en commission parlementaire: «On va aller au fond des choses». Des gens ont été appelés à venir témoigner à la Commission Charbonneau. Y a-t-il quelqu’un qui dormait au gaz? Celle qui est ministre de la Justice, Sonia Lebel, en était la procureure-chef, elle a été très prudente pour ne pas nuire aux enquêtes, mais elle sait ce qui s’est passé. Elle devrait dire au public payeur de taxes pourquoi il n’y a pas eu d’accusations. Le pouvoir politique n’a pas à se mêler du pouvoir judiciaire ou des enquêtes policières, mais je pense qu’au ministère de la Justice, on devrait forcer le DPCP à s’expliquer. Ce n’est pas de s’ingérer dans les enquêtes et le processus. J’ai parlé à d’anciens policiers qui ont travaillé à l’UPAC; ce sont des policiers frustrés parce qu’ils ont eu des bâtons dans les roues. C’est très inquiétant. On en vient à la conclusion qu’il n’y a pas de preuves et ça s’arrête là? On n’est pas des caves! En terminant, on a appris que l’UPAC se serait servie d’un média pour faire couler de l’information. Est-ce qu’on peut accepter ça? Je pense que non. J’ai connu une époque, entre les années 1970 à 1990, pendant laquelle la police voulait se servir des médias pour faire avancer les enquêtes. À deux reprises, je suis tombé dans le panneau: on se servait de moi pour pouvoir aller chercher de l’information via de l’écoute électronique. C’est inacceptable. On ne peut pas demander aux médias d’être au service de la police. 10-4! (Propos recueillis par Gravité Média)