L’œuvre d’Albert Dumouchel en vedette au Musée des beaux-arts de Montréal
Albert Dumouchel dans son atelier, la Serfouette, à Saint-Antoine-sur-Richelieu, en 1970. (Photo François Dumouchel)
La plupart des gens de la région connaissent la Salle Albert-Dumouchel, lieu de diffusion de Valspec. Mais qui est Albert Dumouchel ? C’est la question à laquelle on pourra trouver des réponses dans l’exposition Révélations : les estampes d’Albert Dumouchel dans la collection du MBAM, présentée du 1er décembre au 26 mars au Musée des beaux-arts de Montréal.
Considéré comme le père de la gravure moderne au Québec, Albert Dumouchel (1916-1971) a exploré pendant trois décennies les possibilités qu’offre l’estampe, repoussant les limites des procédés et des matériaux. Un peu plus de 50 ans après son décès, cette exposition donne l’occasion d’admirer l’étendue de la production de cet artiste et enseignant qui a inspiré toute une génération de graveurs au Québec.
L’horrible chat des neiges, 1969, gravure sur bois de fil, 6/10. MBAM, don de Madeleine Morin. (Photo MBAM, Annie Fafard)
Composée d’œuvres de la collection du MBAM, dont 10 récemment acquises par don, cette exposition présente 35 estampes parmi les plus abouties de Dumouchel. Ces œuvres retracent son parcours, de ses premiers essais en gravure dans les années 1940 jusqu’à ses remarquables gravures sur bois de fil réalisées dans les années 1960.
En complément, une vidéo montrant l’impression d’une gravure de Dumouchel en taille-douce ainsi que deux des matrices (ou plaques de métal) créées par l’artiste permettent au public d’apprécier à sa juste valeur tout le savoir-faire qui sous-tend son travail.
« L’exposition met en valeur des aspects fondamentaux de sa production graphique : sa maîtrise technique du métier et son imagerie sans cesse renouvelée, rendues par la diversité de facture et l’exploration continue des différents procédés d’impression, toujours au service de l’effet expressif. Elle permet de découvrir la qualité indéniable, la profonde originalité et toute l’envergure de la production d’estampes de l’un des graveurs les plus influents au pays », affirme Peggy Davis, professeure d’histoire de l’art à l’UQAM et commissaire invitée de l’exposition.
« L’étonnante variété iconographique de sa production, du début des années 1940 aux années 1960, témoigne de son ouverture à un milieu culturel en perpétuelle mutation. L’une des particularités de son œuvre est de nous offrir un condensé imagé de l’histoire québécoise, de la Grande Noirceur à la Révolution tranquille », poursuit Anne Grace, conservatrice de l’art moderne au MBAM et commissaire de l’exposition.
La belle Hélène, 1970, gravure sur bois de fil, 1/5. MBAM, don de François Beauchamp. (Photo MBAM, Jean-François Brière)
Albert Dumouchel entre à l’emploi de l’usine textile Montreal Cotton en 1940, où il fait la connaissance de James Lowe, un graveur anglais qui l’initie à différentes techniques de gravure. Dans les années qui suivent, il se lie d’amitié avec le groupe de jeunes peintres gravitant autour d’Alfred Pellan, avec qui il signe le manifeste d’avant-garde Prisme d’yeux en 1948. Il se fait rapidement connaître en tant que peintre, et ses œuvres font l’objet de nombreuses expositions au Canada.
C’est cependant comme graveur et comme professeur à l’École des arts graphiques de Montréal (1942-1960) et à l’École des beaux-arts de Montréal (1956-1969) qu’il laissera sa marque. Entre 1947 et 1951, il produit deux numéros de la revue Les ateliers d’arts graphiques, dans le but de promouvoir les arts graphiques au Québec.
Dès les années 1950, ses œuvres sont présentées dans d’importantes expositions et manifestations artistiques au Canada et à l’étranger, dont la 30e Biennale de Venise de 1960. Elles sont aujourd’hui conservées au sein de collections privées et publiques, dont celle du MBAM. (M.P.)
Dans le cadre de l’exposition
Mercredi 30 novembre 2022, à 15 h
Conférence | Albert Dumouchel: A Return to the Limelight (en anglais)
Par Anne Grace, conservatrice de l’art moderne au MBAM et commissaire de l’exposition
Mercredi 30 novembre 2022, à 17 h 30
Conférence | Redécouvrir Albert Dumouchel
Par Peggy Davis, professeure d’histoire de l’art à l’UQAM et commissaire invitée de l’exposition