Les ventes de souffleurs à neige au point mort

En plus de devoir composer avec une économie anémique, les détaillants spécialisés dans la vente ou la réparation de souffleurs à neige attendent la première bordée de neige pour voir les clients affluer vers leur commerce.

Selon les détaillants contactés par le Journal Saint-François, les acheteurs ont une habitude particulière lorsqu’il vient le temps d’acheter un souffleur à neige. «Chaque année c’est la même chose, mentionne Nancy Riley du commerce JT Sport à Salaberry-de-Valleyfield. Les gens achètent un souffleur lorsque la première vraie bordée de neige est là.»

À pareille date l’an dernier, le sol était recouvert de plus de 20 centimètres de neige. Juste à regarder par une fenêtre, on peut facilement constater que l’on est très loin du compte. «Nous avons vendu plusieurs machines en octobre, explique Mme Riley. Malgré cela, on en vend habituellement une centaine par année alors que nous en sommes environ à 30. Le manque à gagner est donc significatif.»  

La réalité des uns est également la même chez les autres. Michel Mallette de l’entreprise Ronald Blais, toujours dans la capitale régionale du Suroît, souligne que la première tempête est attendue avec enthousiasme. «La première tempête, c’est de 20 à 30 souffleurs que nous allons vendre. C’est beaucoup plus que l’unique souffleur que l’on a vendu cette semaine.»

Si le faible taux de vente peut faire peur aux commerçants, un autre facteur est tout aussi inquiétant. À quelle date arrivera la première véritable tempête? «Il faut savoir que si la neige arrive seulement à la fin de janvier, les gens vont se dire qu’il ne reste qu’un ou deux mois d’hiver, affirme M. Mallette. Dans ce cas, plusieurs vont se dire que ça ne vaut pas la peine d’acheter un souffleur puisque l’hiver est pratiquement terminé.»  

La situation n’est pas uniquement vécue par les détaillants spécialisés. Dans les magasins à grande surface, ce n’est pas plus reluisant. Dominic Choinière, gérant du Canadian Tire à Salaberry-de-Valleyfield confirme que la comptabilité de l’entreprise est à la baisse.

«On ne vend pas de souffleurs, de pelles, de sel et même d’articles pour les sports d’hiver, dit M. Choinière. Par chance, nous distribuons des circulaires et les gens peuvent venir profiter des spéciaux en magasin. Sinon, ça serait vraiment difficile.»