Les taxes augmentent de plus de 10 % à Ormstown

(Photo : ormstown.ca)
Le budget de la municipalité d’Ormstown a nécessité des décisions difficiles. Celui-ci comporte des hausses de taxes de 10,5 % et malgré la hausse, le conseil croit que les citoyens vont l’accompagner dans cette direction.
Le budget équilibré se situe à 6 828 421 $, en augmentation de 11 % par rapport à l’année précédente.
«Nous croyons que c’est un budget courageux, a d’abord avancé la mairesse Christine McAleer. Ce budget a nécessité des décisions difficiles. Nous avons été audacieux en vous demandant de faire le nécessaire pour les besoins présents et futurs de la municipalité. En échange, nous vous promettons d’être vigilants dans l’exécution du travail.»
La première magistrate a aussi indiqué que le budget allait permettre une croissance graduelle et consciencieuse qui permettra de trouver un équilibre entre les travaux qui s’amorcent et les services qui sont disponibles.
Le taux de taxation foncière de base se lit par 0,8118$/100 $ d’évaluation. Ce qui représente une augmentation de 0,0771$/100 $. Les secteurs commerciaux et industriels (1,4681$/100 $) et agricole (0,5903$/100 $) composent aussi avec une augmentation. La mairesse a indiqué que l’augmentation représentait 0,72 $/jour en milieu urbain ou 0,64$/jour en milieu agricole, soit moins qu’un café au Tim Horton.
La municipalité a décidé de mandater la firme comptable Raymond, Chabot, Grant et Thornton pour l’appuyer dans une planification stratégique. Le tout appuyé par un plan triennal d’immobilisation qui, contrairement à l’habitude, se dessine sur un horizon de cinq ans plutôt que trois.
Réconcilier les lacunes du passé
Le budget adopté permettra de planifier durablement l’avenir collectif d’Ormstown.
L’an dernier, le réseau d’aqueduc a été identifié comme priorité. «Il est devenu évident que dans le passé, l’entretien des infrastructures a été déficient, a affirmé Mme McAleer. Il va, dans les prochaines années, être un travail énorme à surmonter.»
Les ingénieurs évaluent à 1 M $ par année la somme nécessaire pour maintenir les infrastructure en bon état. «Notre réseau est désuet depuis longtemps et cette année, faute d’investissement, nous avons subi une hausse marquée de la détérioration de ses équipements, a-t-elle poursuivi. Les bris d’aqueduc se sont succédés de manière accélérée cette année et les coûts de réparation sont montés en flèche comme partout ailleurs au Québec. »
Ormstown a aussi signifié le désir de réduire l’adoption de règlements d’emprunt. Pour ce faire, on souhaite se constituer un bas de laine.
«Nous voulons augmenter notre fond de roulement pour nous permettre de financer nous-mêmes certaines dépenses, a expliqué la mairesse. Comme l’achat d’équipement ou d’un véhicule par exemple.»
Philippe Besombes, son adversaire au scrutin général en 2021, a exprimé ses inquiétudes sur la capacité de payer des citoyens. La mairesse a dit partager ses préoccupations mais que certains travaux ne pouvaient être retardés.
À titre de président de l’Association des gens d’affaires d’Ormstown et des environs, M. Besombes, réagit à
l’augmentation des taxes en rappelant que les taux de taxes municipales ont augmenté en moyenne de 22,36% en 2022, soit une augmentation de près de 33% sur deux ans.
"Notez qu’en 2022, près de 18% de l’augmentation est due à la réévaluation du rôle foncier, c’est-à-dire de la valeur des propriétés. Malheureusement la municipalité d’Ormstown a fait le choix de ne pas ajuster le taux de taxation pour compenser cette hausse, ce qui a pourtant été fait dans plusieurs municipalités", dit-il en citant Sainte-Martine et Beauharnois. Selon lui, les taxes municipales des commerçants ont augmenté de plus de 38% en deux ans (2022 et 2023). Cela s’ajoute à tout le reste et surtout à un contexte économique difficile dans un milieu déjà fragile.
L’ancien maire Jacques Lapierre lui a fait remarquer qu’avec le nouveau rôle d’évaluation (augmentation de 18 % de la valeur foncière en 2021), il notait une hausse de 33 % des taxes en deux ans, ce qui est phénoménal à son avis.
«On veut cesser d’être en mode pompier avec le réseau d’aqueduc a imagé la mairesse. Je pense que les citoyens sont prêts à nous accompagner là-dedans. 10 %, avec tous les travaux qu’il y a à faire, je pense qu’on est raisonnable.»