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Les paramédics d’Huntingdon n’en peuvent plus des horaires de faction

le lundi 26 septembre 2022
Modifié à 13 h 51 min le 26 septembre 2022
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Ces horaires de travail complètement désuets devaient être une solution temporaire lorsqu’ils furent instaurés, dans les années 80 affirment les paramédics d’Huntingdon qui interpellent les candidats aux élections. (Photo Journal Saint-François – Yanick Michaud)

Avec un horaire de faction qui met la population en danger, les paramédics du secteur d’Huntingdon se demandent pourquoi ils sont les seuls de la Montérégie à toujours devoir desservir sans un horaire à l’heure.

Les horaires 7/14 ont été abolis ailleurs en Montérégie en 2017 et 2018, puis récemment à Hemmingford, parce que c’est beaucoup plus logique et efficace.

En Montérégie, seuls les paramédics du secteur d’Huntingdon doivent se tenir disponibles 24 heures sur 24 durant sept jours consécutifs pour répondre à un appel d’urgence médicale. Par conséquent, lorsqu’un appel entre à la centrale, les deux paramédics doivent se rendre à leur ambulance pour ensuite se mettre en route.

« Ça entraîne des délais supplémentaires pouvant aller jusqu’à 10 minutes et même plus. Or, l’intervention rapide des paramédics peut permettre de sauver des vies ou de prévenir la perte de qualité de vie dans certaines situations. Quand on se rend à l’autre bout de Dundee, on parle d’une quarantaine de minutes », lancent les paramédics réunis lundi avant-midi à leur centrale.

Alerter les autorités

Leur cri du cœur pour cet enjeu vital ne s’est pas fait à l’encontre de l’employeur. Au contraire, ceux-ci ont intérêt à voir les choses s’améliorer puisque la rétention des jeunes paramédics est difficile.

Le fait que l’horaire de faction demeure malheureusement encore en vigueur à Huntingdon découragera davantage les paramédics à s’installer dans ce secteur et à y demeurer. Ce secteur est déjà aux prises avec des difficultés d’attraction de main-d’œuvre, qui ne feront que s’exacerber dans les prochaines années.

« Comme paramédics, qui consacrons notre carrière à prendre soin des citoyens, nous nous attendons à être traités autrement qu’un citron qu’on peut presser à l’infini. Au quotidien, nous constatons que nous n’avons pas tous les moyens qu’il faudrait pour remplir pleinement notre mission et c’est extrêmement frustrant. Ça doit changer », affirme Gaétan Dutil, président du syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie-CSN.

Interpeller les candidats et le ministère

Ainsi, c’est vers les candidats aux élections et le ministère que les doléances se dirigent.

« Pourquoi les citoyens de la région d’Huntingdon n’auraient-ils pas le droit de compter sur les services de paramédics travaillant sur un quart de travail normal, comme partout ailleurs en Montérégie ? On ne comprend pas qu’en 2022, personne ne soit même capable de nous montrer un plan en vue de convertir les horaires de travail en horaires à l’heure. Les services d’urgence, les paramédics, ça devrait être une priorité pour nos élus. C’est certain qu’à la CSN on s’attend à plus que de vagues promesses de la part des candidates et des candidats », conclut Gaétan Dutil qui doit, en compagnie de ses collègues, couvrir un territoire de 600 kilomètres carrés.

Les paramédics profitent de la campagne électorale pour afficher leur haut-le-cœur vis-à-vis la situation qui perdure dans Huntingdon et qui n’avantage personne, surtout pas la population. (Photo Journal Saint-François – Yanick Michaud)