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Les conseillers de Coteau-du-Lac rejettent en bloc le budget

le jeudi 22 décembre 2022
Modifié à 11 h 06 min le 22 décembre 2022
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Coteau-du-Lac a rejeté le budget proposé mercredi soir. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

Coteau-du-Lac a proposé un budget austère mercredi soir. Un document qui suggérait un gel de la taxe foncière pour les citoyens. Mais avec 9 M $ dans les coffres et une période économique difficile qui plane au Québec, les conseillers ont rejeté la proposition.

Le budget présenté aux citoyens chiffrait 14 765 354 $, en hausse de 692 157 $ par rapport à l’exercice précédent. Le taux de taxation résidentielle par tranche de 100 $ d’évaluation demeurait à 0,47 $. Quant aux taxes de services, elles augmentaient de 12 $, principalement en raison de la collecte des ordures. 

Les états financiers présentés par le trésorier Sylvain Bernard laissent entrevoir que Coteau-du-Lac est très privilégiée. Avec quelque 9 M $ en encaisse, la Municipalité peut se targuer d’être avantageusement située.

Or, certains conseillers ont fait remarquer que la Municipalité engrangeait des surplus depuis cinq ans. En 2017, on retrouvait 2,67 M $ en surplus non affecté.

Le trésorier et la mairesse ont fait valoir que la vente d’un terrain dans le parc industriel, pour une valeur de 1,7 M $, les droits de mutation, notamment durant la pandémie, la venue d’Amazon et un certain contrôle des dépenses ont augmenté les revenus.

Le conseiller Patrick Delforge a profité du moment pour rappeler à la mairesse qu’en 2018-2019, alors qu’il n’était pas à la table du conseil, il avait demandé un taux variable pour les agriculteurs. «Vous avez refusé, Mme Brosseau, a dit l’échevin du district 6. Juste pour aider la classe agricole. Vous êtes allée chercher 200 000 $ quand vous aviez un surplus de 2,67 M $. Et vous n’avez rien redonné.»

Il a poursuivi en disant que les surplus faits sur le dos des contribuables étaient inacceptables. Le conseiller François Vallières a également refusé le budget, suggérant qu’il faudrait réfléchir à la façon de réinvestir ses surplus.

Pour Alain Laprade, élu du district 1, Coteau-du-Lac doit faire un effort pour aider les citoyens, les industries et les entreprises. «On avait établi une cible pour le budget et elle n’a pas été atteinte.»

Christine Arseneault a abondé dans le même sens. La conseillère du district 5 ne veut pas adopter un budget qui va nuire aux citoyens qui pourraient avoir de la difficulté à payer les biens essentiels alors qu’une récession plane.

L’orientation du conseil actuel n’était pas reflétée dans le budget présenté, estimait quant à elle Isabelle Lemay.

Pas de party de ballounes

Parmi les cases budgétaires qui étaient amputées, il y a celle des loisirs et services. Coteau-du-Lac arrêtait de mettre de l’argent dans l’Embouchure au parc Thomas-Monro et fermait la piscine municipale pour l’été 2023. Ce qui a incité David-Lee Amos à s’opposer au budget.

«Je comprends que ce n’est pas évident monétairement pour 2022-2023, mais Coteau-du-Lac a les moyens de donner des services à ses citoyens», a lancé le conseiller du district 3.

La mairesse a rappelé que la pandémie avait incité la Municipalité à modifier et offrir des services à ses citoyens. Ce qui a, notamment, entraîné la mise en place d’une parade de la Saint-Jean-Baptiste.

«On parle de maintenir une qualité de vie, a-t-elle dit. Là où je n’endosse pas les coupures qui ont été faites, c’est tant au niveau de la piscine que de l’Embouchure et des coupures au niveau de l’animation et de la vie sur le territoire, parce que pour moi, ça fait partie de la qualité de vie des citoyens. Comme on s’en va dans une situation économique qui ne sera pas facile, si on est capable d’offrir à nos citoyens des moments chez nous, dans notre municipalité, où ils pourront avoir du plaisir et des activités sportives, pour moi, c’est un plus pour les citoyens. Et je sais qu’ils apprécient ce qu’on peut faire pour eux.»

Durant la période où les citoyens prennent la parole, un résident a invité les conseillers à oublier les partys de ballounes et a songé à en faire plus pour eux, rappelant la terrible récession du début des années 1980.

Andrée Brosseau n’a pas caché sa déception devant le rejet du budget. La réunion tenue la veille lui laissait présager que le budget serait adopté. «On a débuté à discuter du budget le 17 octobre, rappelle-t-elle. On a eu environ 12 rencontres depuis. J’ai de la difficulté à comprendre les conseillers qui changent constamment d’opinion.» 

Les conseillers retourneront à la table de travail pour présenter un nouveau budget le mois prochain.

En attendant

Comme le budget n’a pas été adopté au 31 décembre, l’administration municipale pourra dépenser 1/12 du budget de l’année 2022 lors du mois de janvier.