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L'eau d'érable puisée à 50 gallons par minute

le mardi 29 mars 2016
Modifié à 0 h 00 min le 29 mars 2016
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

Comme dans la plupart des industries, la technologie moderne sert bien les acériculteurs qui doivent optimiser la cueillette de l'eau d'érable en raison de la courte saison des coulées. Peu de producteurs sont restés fidèles à la méthode traditionnelle de récupération avec les chaudières accrochées aux arbres et un pipeline de tubulures alimente le fourneau grâce à un procédé sous vide par vacuum.

Le modèle de purification par osmose inversée permet de traiter l'eau d'érable rapidement et ce, à un coût raisonnable. A la ferme de Serge et Roger Beaulieu, quelque 50 gallons à la minute sont puisés dans les trois filtreurs à 10 membranes, d'une valeur de 100 000 $ chacun. A son arrivée, l'eau d'érable contient 1% de sucre et à sa sortie, 15% de matières servant à la production de sirop. «Au bout de l'exercice, 1/3 de l'eau d'érable venant des tubulures est utilisée», explique Serge Beaulieu.

Cette façon de faire prolonge également la durée des coulées en fin de saison. «En raison de l'air ambiant et de la possible contamination des trous percés dans les arbres, l'eau d'érable va cesser de couler dans les chaudières et ce n'est pas le cas avec les tubulures», précise l'acériculteur de 59 ans, qui a eu le coup de foudre pour ce domaine en 1980.

Le réseau d'approvisionnement apparaît sur un écran d'ordinateur et les équipements à la fine pointe de la technologie permettent à l'acériculteur d'Ormstown de produire 3 livres de sirop d'érable par entaille. La ferme Beaulieu ne fait pas la mise en canne et l'or blond est déversé dans des barils de 45 gallons qui sont acheminés vers le transformateur par camion-citerne.

L'entreprise familiale compte maintenant parmi ses associés les fils de Serge et Roger Beaulieu, Rock et Frédérique respectivement. «Je suis heureux d'avoir transmis cette passion pour l'acériculture à mon fils. La relève est là et c'est ce que j'apprécie le plus», mentionne Serge Beaulieu. «Mais ça ne signifie pas que je suis prêt de m'en aller. J'adore cela et j'ai envie de continuer longtemps. On en mange tous les deux», devait-il conclure.

Le sirop d'érable en chiffres    
     
Le Québec responsable de 70% de la production mondiale    
L'acériculture limitée à l'Amérique du Nord    
Les producteurs payés 4,50 $ la livre, comparativement à 3 $ en 1999    
Des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires rendent le sirop d'érablemieux pour la santé que le sucre    
La production québécoise est passée de 126 millions de livres à 160 millions depuis 5 ans.    
Les  6 millions de livres additionnels demandés vont générer des revenus à la hausse de 18 millions $ pour les acériculteurs.      

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