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Sécurité

Le torchon brûle au Service de sécurité-incendie de Valleyfield

le lundi 28 février 2022
Modifié à 15 h 44 min le 28 février 2022
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Le climat de travail s’est envenimé au Service de sécurité-incendie de Salaberry-de-Valleyfield. (Photo Journal Saint-François Archives)

Suspension, plainte à la police, lien de confiance brisé : l’ambiance de travail a du plomb dans l’aile au Service de sécurité-incendie de Salaberry-de-Valleyfield.

C’est du moins le portrait que dresse le président du Syndicat des pompiers du Québec, section locale de Salaberry-de-Valleyfield, Martin Mercier. Celui-ci parle d’une série d’événements qui se sont produits récemment, à commencer par la suspension d’un capitaine-cadre, à qui la direction du service reprocherait des gestes de harcèlement. 

« Il s’agit d’un capitaine d’expérience de qui nous n’avons eu aucune plainte de notre côté et qui a notre confiance. C’est pourquoi on met en doute les raisons de cette suspension », mentionne le président syndical, en signalant que les capitaines-cadres ont récemment déposé une demande d’accréditation syndicale auprès du Syndicat Canadien de la fonction publique (SCFP).

De plus, le Syndicat a déposé une plainte à la Sûreté du Québec après avoir découvert la présence d’une caméra dissimulée dans le plafond d’un bureau de la caserne no. 2 dans le secteur Saint-Timothée. « C’est un local utilisé par beaucoup de gens, même parfois pour des entretiens de nature confidentielle », indique M. Mercier. On croit qu’il pourrait y avoir utilisation illégale d’un équipement électronique.

Cet événement a brisé pour de bon le lien de confiance qu’il subsistait entre les deux parties, poursuit-il, en soulevant le style de gestion du nouveau directeur, « basé sur l’affrontement et l’antisyndicalisme. »

La Ville confirme de son côté l’installation d’une caméra de surveillance à la caserne 2. « Des motifs sérieux liés à la sécurité d’un membre du personnel cadre et à des méfaits sur de l’équipement justifiaient cette intervention, qui n’est pas prise à la légère par la Ville, indique la conseillère en communications, Valérie St-Onge. Des vérifications légales ont été faites au préalable et la Sûreté du Québec a également été contactée. Cette dernière est d’ailleurs venue à la caserne pour prendre rapport concernant les méfaits. »

Pour ce qui est de la situation de harcèlement, qui fait d’ailleurs l’objet d’une enquête administrative, celle-ci ne concerne pas les pompiers, mais vise spécifiquement le personnel cadre, soit l’équipe de gestion, fait valoir la Ville.

« L’installation de la caméra de surveillance n’est en aucun cas liée aux activités syndicales dans le cadre des négociations en cours avec les pompiers…La priorité de la Ville demeure d’assurer un environnement de travail sécuritaire et de prendre très au sérieux les allégations d’harcèlement et d’intimidation qui font l’objet de l’enquête en ce moment. »

Ces événements surviennent alors que les pourparlers pour le renouvellement de la convention collective des pompiers ont repris en janvier dernier. Le président syndical soutient cependant qu’il n’y a pas de liens à établir. La convention collective est échue depuis le 31 janvier dernier.