Le sandwich de grillade évite la catastrophe

Mets traditionnel de la région, la grillade de lard parcoure désormais plusieurs kilomètres avant de se retrouver à Salaberry-de-Valleyfield entre deux tranches de pain, garnies de moutarde, oignons et tomate. Selon un expert dans le domaine, cette façon de faire est maintenant nécessaire.

L’exportation du porc du Québec sur le marché international fait en sorte que la demande joue un rôle de premier plan lorsque vient le temps de fixer un prix. Pour ce qui est du flanc de porc, pièce d’où provient la grillade de lard, on parle, d’une croissance de 25 %. En raison cette forte augmentation, l’un des principaux joueurs dans la région, la Boucherie Mario, importe désormais ses flancs de porc de l’Europe.

«Ici, le principal fournisseur est Olymel, mentionne Stéphane Villeneuve de la Boucherie Mario. Comme cette entreprise joue maintenant à l’international, ses prix ont explosé. Nous nous sommes donc tournés vers l’Europe afin de rester compétitifs et de pouvoir fournir de la grillade dans la région.»

M. Villeneuve informe que la seule solution qui s’offrait à son entreprise était de se tourner vers l’étranger. Malgré les frais de transport, cela était avantageux puisque même en additionnant ceux-ci, la facture était moins onéreuse pour la même qualité de produit. «L’an dernier, la grillade se détaillait à 2,99$ la livre. Cette année, nous serons à 3,89$ la livre. Si on l’achetait ici, ce serait vraiment plus cher. On est loin du 1$ la livre qu’on payait dans les années 90. Olymel procède à l’abattage de plus de 1 000 000 de porcs par année pour l’international. Le monopole fait en sorte que les prix ont explosé.»  

Pour la saison qui commencera sous peu, M. Villeneuve souligne qu’il a commandé plus de 35 tonnes de grillades de lard. «Ça peut paraître beaucoup, mais c’est ce que l’on vend chaque année. De cette façon, il y aura des grillades à Salaberry-de-Valleyfield à un prix raisonnable.»