Le réchauffement climatique n'est pas un mythe

Environnement, changements climatiques et réchauffement planétaire. Ce sont tous des sujets qui passionnent Patrick de Bellefeuille, présentateur météo à MétéoMédia, qui était le conférencier invité du Comité ZIP du Haut-Saint-Laurent, vendredi dernier, dans le cadre d'un souper-conférence tenu au Club nautique de Valleyfield.
Sous le thème «Le fleuve Saint-Laurent et les changements climatiques», quelque 130 personnes ont assisté à cet événement.
Pour Patrick de Bellefeuille, il n'y a pas de doute que le réchauffement climatique n'est pas un mythe. Il existe bel et bien… Parmi les principales causes, on remarque notamment différents phénomènes extrêmes, l'atmosphère, les océans, le cycle de l'eau et la glace de mer.
Le réchauffement de la planète varie entre 0,8 et 2,5 degrés Celsius. L'émission de CO2 (gaz carbonique) en 2014 était de 10,1 milliards tc, ce qui est relativement élevé, selon le conférencier. «Dans 20 ans, ça va être problématique», a-t-il fait remarquer.
«Les changements climatiques seront freinés à condition de réduire nos émissions de gaz à effet de serre de façon significative et de mettre en place des mécanismes d'adaptation efficaces», indique M. de Bellefeuille qui œuvre pour la chaîne spécialisée MétéoMédia depuis 1988.
D'autre part, il a cité un extrait du rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (GIEC) qui a été rendu public en 2014 et auxquels 500 experts et 2500 scientifiques ont participé. «Dans le résumé, il est question des changements climatiques et il est mentionné que c'est la faute de l'homme.»
Phénomène El Nino
Patrick de Bellefeuille a également abordé le phénomène El Nino qui prend de l'ampleur. Le prochain hiver risque d'être passablement perturbé par ce phénomène observé depuis 1950.
«On s'enligne pour un phénomène El Nino plus fort que ce qu'on a connu. Il pourrait y avoir des anomalies dans notre météo cet hiver. Par contre, la crise du verglas de 1998 serait difficile à revivre en raison des conditions particulières vécues cette année-là. Mais, attendez-vous à l'inattendu», affirme Patrick de Bellefeuille.
Fleuve Saint-Laurent
L'eau du fleuve Saint-Laurent provient à 80 % des Grands-Lacs. C'est la plus importante source du fleuve et la plus grande source d'eau en Amérique du Nord.
Or, 70 % de la population du Québec habite près du fleuve et plus de 40 municipalités québécoises puisent leur eau potable dans le fleuve Saint-Laurent.
D'après M. de Bellefeuille, les changements climatiques apportent des effets concrets sur le fleuve Saint-Laurent.
«En 2014, les Grands Lacs ont reçu moins de pluie qu'ils auraient dû en recevoir. On remarque de plus en plus l'érosion des berges du fleuve, les tempêtes fortes et le peu de glace. Le débit du fleuve est en baisse de 20 % et, selon une estimation, le golfe du Saint-Laurent devrait être libre de glace à l'hiver 2045. Au même moment, le niveau de la mer est en hausse de 1 mètre», révèle Patrick de Bellefeuille.