Faits divers

Le port de Valleyfield dans la mire de la GRC

le lundi 04 juillet 2016
Modifié à 0 h 00 min le 04 juillet 2016
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Bien que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ne le confirme pas officiellement, nous avons appris qu'une enquête est en cours depuis deux ans en lien avec de la contrebande de tabac au port de Valleyfield.

Camille Habel, responsable aux communications pour la GRC ne peut confirmer avec précision le lieu à l’origine d’une enquête menée par la police fédérale. «Une dizaine d’enquêtes sont en cours dans la région de Salaberry-de-Valleyfield, en lien avec la contrebande de tabac, assure Mme Habel. Des accusations pourraient être déposées prochainement. C’est tout ce que je peux dire.» 

Selon une source contactée à la Société du port de Valleyfield, un conteneur  installé sur le site portuaire a servi à entreposer du tabac de contrebande. Le locataire serait une entreprise dont le siège social est établi à l’extérieur de Salaberry-de-Valleyfield. L’entreprise contrebandière aurait signé un bail en bonne et dûe forme, accepté par le directeur général et le conseil d’administration de la société.

Par ailleurs, plusieurs personnes au port de Valleyfield se font interroger régulièrement par la GRC en lien avec ce dossier. «Encore le mois dernier, j’ai passé près de deux heures en interrogatoire. Selon ce que j’entends, l’enquête est sur le point de porter ses fruits», révèle un employé qui refuse que son identité soit connue.

Un des conseillers municipaux de Salaberry-de-Valleyfield, qui siège sur le conseil d’administration de la Société du port de Valleyfield,  Normand Amesse, confirme la situation et se questionne sur le sujet. «C’est officiel qu’il y a eu quelqu’un d’impliqué à l’interne. La GRC tente de démontrer de qui il est question, informe M. Amesse. Un conteneur avait été loué par une entreprise et servait d’entrepôt pour du tabac de contrebande.»

Malgré l’important dispositif de sécurité en place, les contrebandiers n’auraient pas eu trop de mal à aller et venir sur les installations du port.  «Pour entrer au port, ça prend une autorisation, indique Normand Amesse. Même moi, je ne suis pas autorisé à me promener sur le site. J’ignore comment les trafiquants ont réussi. Comme ce dossier fait toujours l'objet d'une enquête, les policiers ne nous en disent pas beaucoup.»

Bien que le conseiller municipal déplore la situation, il confirme que ce sont des choses qui peuvent arriver dans des installations portuaires. «Ce sont des sites propices à cela. Il y a de la navigation et beaucoup d’achalandage. Je ne crois pas que c’est seulement ici que des choses ainsi se produisent. Il y en a sûrement dans les autres ports aussi.»