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Le ministère de l’Environnement ouvre un dossier concernant la compagnie National Silicates

le vendredi 12 août 2016
Modifié à 0 h 00 min le 12 août 2016
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

La compagnie National Silicates de Salaberry-de-Valleyfield devra se justifier auprès du ministère de l’Environnement alors que l’une de ses cheminées a laissé échapper des émanations pendant de longues minutes et l’institution gouvernementale n’en a jamais été avisée.

L’événement survenu le jeudi 11 août vers 16 h semble particulier. Un appel logé à l’entreprise situé sur la rue Fabre, par le Journal Saint-François, au moment le plus fort de l’émanation, est resté sans réponse. L’opérateur qui a pris l’appel ignorait la situation. «Ça sort noir pour vrai, dit l’interlocuteur qui ignorait visiblement la problématique lorsqu’il a pris le combiné. Je vais aller aviser le contremaître. Vous pouvez rappeler dans 15 minutes pour plus de détails.»

Le lendemain, la communication avec l’entreprise était toujours difficile. Dans un premier temps, l’appel du Journal a été transféré au directeur des ressources humaines de l’entreprise, Michel White. «Je sais ce qui s’est passé, mais je ne suis pas autorisé à vous répondre. Ce n’est pas que je ne veux pas répondre, c’est que je n’ai pas le droit», indique M. White.

C’est le directeur de l’usine de production de silicate de sodium, Michel Brassard, qui a finalement expliqué la problématique. «Nous sommes en période de maintenance, confirme-t-il. En redémarrant un four, le ratio air et gaz naturel était inadéquat. C’est ce qui explique que de la fumée noire s’est échappée. C’est le genre d’affaire qui peut aussi arriver lorsqu’un citoyen part son poêle à combustion.»

De l’aveu du directeur, le ministère de l’Environnement n’a pas été avisé de la situation, même si pendant près de 20 minutes, une épaisse fumée s’est échappée. «C’est évident que si quelqu’un s’était mis la tête dans la cheminée cela aurait pu être toxique, mais sinon, il n’y avait pas de danger, image M. Brassard. Est-ce qu’un citoyen appelle le ministère de l'Environnement lorsqu’il met en fonction son foyer. C’est la même chose pour nous.» 

Du côté du Ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC), la coordonnatrice aux relations avec les médias, Geneviève Lebel, assure que la compagnie a contrevenu à la loi. «L’article 21 de la Loi sur la qualité de l’environnement stipule que quiconque est responsable de la présence accidentelle dans l’environnement d’un contaminant doit en aviser le ministère sans délai», mentionne Mme Lebel.

La fonctionnaire explique également que le ministère doit être avisé dans le cadre de toute situation qui menace, affecte ou est sur le point de détériorer la qualité de l’eau, de l’air, du sol, de la faune, des habitats fauniques ou de l’environnement dans lequel évolue l’être humain et qui nécessite une intervention immédiate. «Le MDDELCC donnera les suites appropriées au dossier», ajoute Geneviève Lebel.