Sports
Vaudreuil-Soulanges

Le lutteur Zak Patterson vise une carrière américaine

le mardi 03 juin 2025
Modifié à 14 h 33 min le 05 juin 2025
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Zak Patterson est en mission actuellement, celle de se faire recruter dans les plus hautes sphères de la lutte aux États-Unis et son attitude dictera la direction que sa carrière va prendre. (Photo Journal Saint-François - Yanick Michaud)

Avec l’objectif de se faire voir de plus en plus souvent aux États-Unis et ultimement d’être recruté dans le plus grand circuit de lutte au monde, la WWE, le lutteur de Beauharnois Zak Patterson consacre une très grande partie de sa vie au sport dans lequel il a grandi.

«J’ai toujours baigné dans le monde de la lutte. Le 14 août, ça va faire quatre ans que je lutte, deux jours avant ma fête. Cette passion me vient de mon père qui est dans ce milieu depuis toujours, il a mangé de la lutte, il a tout fait, sauf lutter. Il a été booker, promoteur, il a été arbitre, il a écrit des livres sur la lutte. Depuis que je suis né, je vais dans des shows de lutte, je vis dans les coulisses, je regarde de la lutte chaque semaine, chaque jour», indique l’athlète de 24 ans qui est un diamant brut dans ce monde qui est de plus en plus couru et populaire.

Se faire recruter

Patterson, qui a emprunté son nom à une autre grande légende de la lutte au Québec, Pat Patterson, oriente sa vie dans le but de devenir un meilleur lutteur chaque jour, à chaque match qu’il livre.

Le jeune homme travaille à temps plein chez Patate Mallette de Beauharnois, à quelques pas de chez lui. Mais outre son emploi saisonnier, il s’entraîne et livre des combats. Une, deux, voire même trois fois par semaine lorsque l’occasion se présente. Le jour de l’entrevue avec Gravité Média, Patterson, flanqué de son ami Loïc Lessard-Paquette, un promoteur de lutte de la New Outlaws Wrestling dans la région, prenait la route du Massachussetts, à près de six heures de route de la maison pour un combat de 10 à 12 minutes.

«J’ai celui de ce soir, mais je lutte aussi deux fois cette fin de semaine. Heureusement, le combat de dimanche est à la maison, au Pavillon Wilson. C’est moins loin et ça va faire du bien, parce que ça devient beaucoup. De voyager, de s’entraîner, de travailler», explique celui qui s’est aussi fait voir en France l’année dernière et qui rêve de recevoir un appel pour les États-Unis ou le Japon. Des circuits qui mènent rapidement vers les plus hauts sommets.

Parmi les plus prometteurs

Lessard-Paquette qui offre à l’occasion à Patterson de l’accompagner, profite aussi de ces galas dans l’Est américain pour amener des lutteurs de là-bas de se faire voir ici. «Ils viennent et sont impressionnants, mais ça permet aussi qu’ils voient à leur tour des gars comme Zak et que celui-ci soit invité dans des galas, qui sont graduellement de plus en plus vus sur les grandes fédérations», dévoile Loïc Lessard-Paquette, un autre mordu de lutte qui transmet sa passion.

Onze heures de route pour un combat de 11 minutes

Le jour de son combat contre Aaron Rourke au Electric Haze de Worcester au Massachussetts, en banlieue de Boston, Zak Patterson a pris la route vers 11 h de Beauharnois, après un court quart de travail chez Patate Mallette, qui permet au prometteur lutteur de bénéficier de flexibilité.

«En partant à cette heure-là, on a pour environ six heures de route. Je vais arriver au bar et rencontrer mon adversaire pour que l’on puisse regarder comment le combat va se dérouler. Le gala va commencer, je suis en première partie du Main Event et ensuite on va revenir vers la maison», explique celui qui savait à ce moment que le combat irait en sa faveur. «Oui, je sais que je gagne, mais entre les deux cloches, je dois voir avec mon adversaire quel genre de combat nous allons livrer aux amateurs», lance celui qui a fait le voyage pour une bourse d’environ 25$ américains.

Une véritable passion

Ce n’est pas pour l’argent que Zak Patterson lutte actuellement au sud de la frontière. Son souhait est d’être recruté et il met toutes les chances de son côté. «Ce soir par exemple, j’ai un sponsor qui me permet d’obtenir un peu plus de bourse. Mais ultimement, je veux me faire valoir là-bas et devenir un incontournable. Jamais je ne vais refuser un combat», prétend celui qui a dévoré un hamburger sur la route entre deux visionnements de combats sur son cellulaire.

«Je me couche à l’arrière de la voiture quand Loïc conduit, pour faire une sieste, mais aussi pour regarder de la lutte et m’inspirer pour l’affrontement en soirée. Ça me met dedans. Quand j’arrive là-bas, j’aide à monter le ring, je me prépare et j’entre en mode combat», lance Zachary Hébert, de son vrai nom.

Après le gala, il remplit la voiture d’essence, avale un (ou trois) sous-marin et met le cap pour la Montérégie, où il atterrira vers 3 h 30 du matin, quelques heures avant son prochain quart au restaurant. «Je ne dors pas beaucoup, mais je le fais parce que j’aime ça. Je suis un cri… de bon lutteur et bientôt, tout le monde la saura», rigole le Diamant.

Zak Patterson aimerait briller sous les étoiles américaines en amorçant une carrière de lutteur professionnel aux États-Unis. (Photo Journal Saint-François - Yanick Michaud)