Le Longueuillois qui a créé la feinte Michigan 

Gilles Charbonneau, qui a joué jusque dans la Ligue de hockey internationale durant sa jeunesse, serait le créateur de la feinte «Michigan». La preuve semble avoir été faite en décembre 2021 lors d’une entrevue au micro de Mario Langlois, au 98,5 et le Longueuillois ne se fait pas prier pour en parler, le regard amusé.

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La feinte Michigan est cette manœuvre qui, depuis l’arrière du but, permet au joueur de soulever la rondelle collée à la palette du bâton et de la diriger dans le haut du filet.

«La LNH dit que c’est Mike Legg qui l’a faite en premier, avec l’Université du Michigan», témoigne Gilles Charbonneau, qui a porté le chandail du club-école des Blackhawks de Chicago, à Saginaw au Michigan.

Le nom de Bill Armstrong, aujourd'hui directeur général des Coyotes de Phoenix, revient aussi lorsqu’il est question d’attribuer la paternité de ce jeu. Il l’aurait réussi en 1991. 

Mais à cela, Gilles Charbonneau répond que des années plus tôt, il l’a pratiquée longtemps dans le sous-sol de la maison de ses parents. De vrais buts y étaient installés, et des lignes bleues et rouge reproduisaient la surface de jeu.

«Je devais être certain que ça respecte les règles. Il ne fallait pas que le bâton soit plus haut que les épaules, ni transporter la puck», rapporte-t-il.

Gilles Charbonneau tient le bâton avec lequel il a exécuté pour la première fois la feinte Michigan, et dans sa main droite, une fourche, témoignant de son amour pour la nature. (Photo : Le Courrier du Sud - Ali Dostie)

Il l’a exécutée sur une patinoire en 1988, en déjouant le gardien Daniel Berthiaume à l’Aréna des 4 glaces de Brossard, sous les yeux notamment de Guy Carbonneau et de l’arbitre Normand Dion, qui a d’ailleurs raconté l’anecdote sur les ondes du 98,5.

Après la manœuvre, Carbonneau avait demandé à Dion si le but était bon. «Oui, le bâton n’était pas trop élevé», s’est rappelé M. Dion au cours de l’entrevue radiophonique.

À la radio, l’animateur s’est entretenu ensuite avec Alex Agostino. Sans avoir rien entendu de l’entrevue précédente, ce dernier a nommé Gilles Charbonneau comme le premier joueur qu’il a vu effectuer la feinte Michigan. M. Agostino travaillait à cette époque aux 4 Glaces de Brossard.

Il a raconté une autre anecdote.

«Charbonneau avait des mains incroyables, il faisait des démonstrations derrière le but, et il avait marqué contre [Vladislav] Tretiak de dos. Tretiak lui avait demandé de recommencer, et la deuxième fois, il lui avait donné un coup de coude!» relate-t-il.

Avec ces témoignages, «la preuve est faite», confirme Gilles Charbonneau, ajoutant que ses amis savent aussi qu’il a réussi ce jeu avant les années 1990. 

Seulement, il aurait bien aimé être en mesure d’en fournir des images. Car plus tôt même, en 1985, il a exécuté la feinte lors d’un match télévisé des Lauréats de Saint-Hyacinthe. «C’était au canal 25 de Vidéotron. Mais ils n’ont jamais pu retrouver l’extrait dans les archives», se désole-t-il.

«Je n’ai jamais voulu faire d’argent avec ça, souligne M. Charbonneau, qui s’amuse un peu de toute cette histoire. Je veux juste que cette feinte ait une longue vie (j’ai montré dans des écoles de hockey comment la faire), et que la vérité soit dite!»

Le 27 janvier 1987, Le Courrier du Sud rapportait le début de la «carrière professionnelle» de Gilles Charbonneau. (Photo: Le Courrier du Sud − Archives)