Actualités
Choix de la rédaction

Le courage de devenir sa propre boss

le mercredi 03 avril 2024
Modifié à 8 h 18 min le 04 avril 2024
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Marie-Josée Mainville a utilisé les outils nécessaires pour se lancer en entreprise. À 53 ans, elle ne regrette aucunement sa décision. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

À l’âge où certains préparent leur retraite, Marie-Josée Mainville a plutôt fondé son entreprise. D’autant plus qu’elle œuvre dans le domaine majoritairement masculin de la construction. À 53 ans, munie de sa truelle et de son courage, elle est confiante d’avoir pris la bonne décision.  

«Dans ma vie professionnelle et personnelle, j’ai longtemps pensé que je devais avoir un coéquipier ou un conjoint pour accomplir mes buts et mes rêves, mentionne la propriétaire de Construction M.J. Mainville. C’est vrai que seule, il est plus difficile d'y arriver financièrement. Il m'était aussi impensable de prendre du temps pour des formations et démarrer une compagnie sans revenu stable, à court ou à long terme.»

Après plusieurs années, elle désirait axer son expertise sur la rénovation.  Prendre son temps pour réussir les défis. 
Une amie l’a mise en contact avec Johanne Bellerose-Messier, agente au développement économique de la MRC du Haut-Saint-Laurent, qui l’a informée des subventions disponibles pour le démarrage d’entreprise pour les travailleurs autonomes. 

Mme Mainville est allée s’outiller, avec les formations nécessaires, et elle vole désormais de ses propres ailes. «Ce qui me rend le plus fière, c’est d’être capable de faire tout, seule, a-t-elle révélé. Je croyais que je n’en étais pas capable. Je n’étais pas prête, ni financièrement, ni physiquement pour la retraite. Le fait d’avoir mon entreprise me pernet de ne plus me lever à 6 h et de choisir mes projets par contre. J’ai peut-être des rides, mais j’ai la sagesse qui est là aussi.»

Faire sa place

Elle a appris le métier de tireuse de joints à l’âge de 15 ans avec son père et ses frères. Au départ pour se prouver, mais elle a aimé le métier. Sa vie professionnelle l’a ensuite amenée en joaillerie [un autre métier majoritairement masculin] ou à garder ses enfants.

Mais elle est revenue à la construction. «Avec le temps, c’est plus facile pour les femmes ,a-t-elle avancé. Surtout comme tireuse de joints, on dirait que les gens se sont rendu compte qu’on était minutieuse.»
Des embûches se sont toutefois présentées devant elle. Comme un ancien conjoint qui lui a conseillé de ranger ses truelles. «Ce n'était peut-être pas par méchanceté, mais ma confiance en a pris alors un coup, a-t-elle confirmé. Maintenant, je décide que ce n'est pas le passé qui me représente, mais bien le présent.»

Son histoire, elle veut la raconter dans l’espoir qu’elle serve d’inspiration.