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Lafrenière perd son combat, mais pas la face

le vendredi 16 mars 2018
Modifié à 11 h 38 min le 16 mars 2018
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Le boxeur Francis Lafrenière s’est incliné par décision majoritaire face à Albert Onolunose le jeudi 15 mars au Casino de Montréal. Difficile de parler de la défaite du pugiliste de Coteau-du-Lac sans avoir un regard précis sur le déroulement du combat dans lequel l’enjeu était le championnat NABO des poids moyens. Pendant les 10 rounds du duel, Lafrenière s’est retrouvé avec un rival qui refusait de respecter les règles du noble art. À 141 reprises, l’arbitre attitrée pour le combat, Sparkle Lee, a dû intervenir pour demander aux boxeurs de cesser de s’accrocher. Promoteur de l’événement, Yvon Michel ne se fait pas tendre envers l’officiel du combat. «Elle est la responsable de la défaite de Francis, martèle M. Michel. Je ne m’en prends jamais au travail des arbitres mais ce soir, elle aurait dû donner plusieurs avertissements à Albert Onolunose pour accrochage. Il méritait même de se faire disqualifier car il tenait les câbles avec son gant lorsqu’il accrochait.» C’est un Francis Lafrenière avec la mine basse qui s’est présenté devant les journalistes quelques minutes après la tombée du verdict. [caption id="attachment_45719" align="alignnone" width="521"] Les deux pugilistes se sont livré un duel ponctué de nombreux corps à corps. (Journal Saint-François Alain Gaudreau)[/caption] «J’étais ici pour me battre mais lui non, lance l’ancien champion. Dès que je m’approchais, il me frappait sur les gants et après, il m’accrochait. Sur 30 minutes de match, il m’a retenu pendant près de 25 minutes. C’est frustrant.» L’entraîneur de Lafrenière, l’ancien champion du monde Otis Grant, abonde dans le même sens. Pour M. Grant, la piètre performance de l’arbitre est le point culminant de l’issue du combat. «Lorsque Francis s’approchait pour travailler à l’intérieur, l’autre le retenait. L’arbitre a passé 10 rounds sans même l’avertir. Elle regardait et passait son temps à séparer les boxeurs. Elle aurait dû lui enlever au moins un point rapidement dans le combat afin de lui faire comprendre qu’il ne pouvait pas passer la soirée à faire cela.» La carrière d’un boxeur prend un pas de recul lorsqu’il subit la défaite. Celle de Francis Lafrenière ne fera pas exception à la règle. Cependant, il refuse de baisser les bras. «Je ne crois pas que c’est fini pour moi, mentionne celui dont la fiche chez les professionnels est de 16-6-2. Je suis quelqu’un de déterminé et de persévérant. Ce que je peux confirmer, c’est que j’aimerais remonter dans l’arène assez vite.» Questionné à savoir s’il pourrait être intéressé à un combat revanche avec Albert Onolunose, Francis Lafrenière est catégorique. «Si c’est pour refaire un combat d’accrochage ça va donner quoi, indique-t-il. Ça ne m’intéresse pas d’affronter des gars qui ne veulent pas se battre. Lorsque j’ai battu Uriel Gonzales à Québec pour devenir champion, il m’avait accroché pratiquement tout le combat. Contre Onolunose, c’était vraiment pire.» [caption id="attachment_45720" align="alignnone" width="521"] Francis Lafrenière et son entraîneur Otis Grant ont répondu aux questions de notre journaliste Steve Sauvé au terme de l’affrontement. (Journal Saint-François Alain Gaudreau)[/caption]