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La rue Victoria en 1920

le lundi 06 juin 2016
Modifié à 0 h 00 min le 06 juin 2016
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

Ça vous intéresserait de revisiter la rue Victoria à Salaberry-de-Valleyfield comme elle existait il y a près de 100 ans? C'est ce que la plus récente réalisation de Jean-Yves Spénard permet de voir dans son intégralité au moyen d'une reproduction des 14 édifices qui constituaient la rue principale de la cité campivallensienne en 1920.

Ça vous intéresserait de revisiter la rue Victoria à Salaberry-de-Valleyfield comme elle existait il y a près de 100 ans? C'est ce que la plus récente réalisation de Jean-Yves Spénard permet de voir dans son intégralité au moyen d'une reproduction des 14 édifices qui constituaient la rue principale de la cité campivallensienne en 1920.

Déjà connu pour sa maîtrise de l'art populaire dans le domaine de l'histoire maritime, dont la superbe réplique du «Titanic», le résidant de Saint-Stanislas-de-Kostka monte ses habiletés artisanales d'un cran avec son dernier chef-d'œuvre. Le menuisier retraité du Collège de Valleyfield a consacré deux ans et demi, à raison de 5 jours par semaine, à la reconstitution des bâtiments qui ont marqué la vie commerciale de Salaberry-de-Valleyfield à l'époque des «années folles».

C'est avec un souci du détail exceptionnel que l'homme de 81 ans a recréé de véritables monuments de l'histoire de la ville. Une rue Victoria longue de 24 pieds (7,2 m) qui comprend l'Hôtel Larocque, la «Pool Room» Hébert, le Théâtre Royal, la Station service Latour, le premier magasin Woolworth, la Bijouterie Brodeur, Marchand & Frères et l'Édifice Dion, sans oublier les commerces Scheffer, N. Langevin, NA Ostiguy, U. St-Onge & cie ainsi que Leduc & Prieur.

M. Spénard  a scruté à la loupe des photos fournies notamment par le barbier Gaétan «Ti-toune» McSween pour faire revivre ces édifices avec une précision remarquable. L'octogénaire a utilisé du carton emprunté chez Meubles Sinray, des lamelles de bois, du balza et de la colle pour modeler ses œuvres agrandies trois fois à partir des clichés.

A titre d'exemples, chacune des milliers de briques ont été tracées avec un petit pinceau et des colliers de perles ont servi à dupliquer les lumières du Théâtre Royal. De minuscules fils de cuivre ont été convertis en poignées de portes alors que des pâtes alimentaires en forme de coquilles recouvrent les lumières qui éclairaient les hauteurs de l'édifice Dion.

«Je prends ce qui adonne pour reproduire chaque pièce et rester fidèle à l'architecture. C'est vraiment la rue Victoria telle quelle était en 1920. Aujourd'hui, 6 des 14 bâtiments existent encore», de formuler M. Spénard, qui assouvit sa passion pour les modèles réduits depuis plus d'un quart de siècle.

«Lors d'une discussion avec des amis, j'ai été mis au défi de refaire la rue Victoria. Je n'ai pu résister mais j'avoue que ce fut un projet de longue haleine. L'Hôtel Larocque a été le plus difficile à reconstituer», d'ajouter l'artisan. L'œuvre dans son ensemble a nécessité des coûts estimés à 1200 $ et dans une prochaine étape, M. Spénard aimerait réédifier l'ancien hôtel de ville de Salaberry-de-Valleyfield.

Le conseiller municipal du district Nitro, Jean-Marc Rochon était présent lors de l'entrevue accordée au Journal. Sans hésitation, le promaire de la ville a assuré qu'il fera la recommandation que cette œuvre soit exposée au Musée de société des Deux-Rives. «La population devrait avoir la chance de revoir cette partie importante de notre passé», souhaite M. Rochon.