Opinion

La «ride» d’autobus

le lundi 09 avril 2018
Modifié à 13 h 05 min le 09 avril 2018
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Un simple trajet d’autobus vers une partie de hockey. C’est ce que les Broncos devaient se dire en direction de Nippawin. Un peu comme les Braves de Valleyfield lorsqu’ils se dirigent à Buckingham ou Princeville. J’en ai avalé des kilomètres dans l’autobus avec l’équipe de hockey junior AAA de Valleyfield. Direction Saint-Félicien, Sherbrooke, Trois-Rivières, etc. À travers la pluie verglaçante ou la neige, les Braves parcourent le Québec pour leur prochaine partie. Les petits gars rentrent un après les autres. Les vétérans souvent à l’arrière, les recrues au milieu. J’étais souvent pas trop loin du chauffeur, près de Pascal Levert ou des entraîneurs. Les joueurs rigolent, d’autres essaient de faire le devoir à travers les tressautements de l’autobus. Souvent je dormais après quelques pages du Hockey News de lues. Le point commun de tous est d’avoir hâte de sortir. Mais on ne s’en fait pas trop, l’autobus se rend à l’aréna. J’imagine que l’ambiance devait être similaire dans l’autobus des Broncos. Des petits gars de 17 à 20 ans qui jouent par passion. Juste assez vieux pour avoir à se soucier de leurs études, peut-être d’une copine. De jouer un bon match le soir même pour monter sur le premier trio. À cet âge-là, de l’avenir tu en as en masse. Pourquoi t’en faire; l’autobus va t’amener à l’aréna. Mais les petits gars ne sont jamais arrivés à l’aréna le 6 avril. La grande faucheuse avait un autre destin cette équipe de hockey. L’accident fatal est une tragédie sans nom. Les Broncos, c’est en grande partie ce qui fait vibrer les quelque 6000 habitants de la petite ville de la Saskatchewan. L’espoir de voir des gamins arriver avec leur poche de hockey à l’aréna et rentrer chez eux, au terme de leur stage junior, prêt à cheminer vers la prochaine étape. La communauté vit un deuil qui mettra du temps à être apaisé. La prochaine partie de hockey là-bas n’aura rien de banal. Le sport ce n’est pas la fin du monde, mais ça demeure l’école de la vie. Une vie qui s’est éteinte trop rapidement à Humboldt.

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