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La persévérance de Farah Alibay l’a menée jusqu’à Mars

le mercredi 26 avril 2023
Modifié à 11 h 07 min le 25 avril 2023
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Travailler ensemble pour atteindre des choses impossibles, c’est ça aussi le travail et le plaisir de s’y retrouver dans une équipe tissée solide avec des gens persévérants et ambitieux. (Photo Journal Saint-François – Denis Germain)

Persévérance, entraide, confiance en soi, Farah Alibay revient souvent aux termes qu’elle considère importants pour avancer, se forger une carapace et réussir.

Farah Alibay est ingénieure en aérospatiale et elle travaille au Jet Propulsion Laboratory, un centre de recherche spatial géré par le California Institute of Technology et affilié à la NASA. C’est là qu’elle a participé pendant quelques années à la mission Mars Cube One qui l’a menée à Mars 2020, la mission spatiale qui a envoyé sur la planète mars l’astromobile Perseverance et l’hélicoptère Ingenuity.

« Au moment de faire ma demande à l’université, j’ai eu peur de l’échec ou que les gens me disent non. Un enseignant m’a suggéré l’inscription à Cambridge et m’a donné une leçon de vie. Il m’a dit : Enlève toi pas de la compétition avant qu’elle ne soit commencée. Le pire c’est qu’ils peuvent te dire non », explique la souriante ingénieure.

Aux jeunes qui visent une carrière en aéronautique Farah Alibay dit de foncer, que le voie est ouverte. Elle n’est pas sans embûches, mais l’objectif est accessible. (Photo Journal Saint-François – Denis Germain)

Mais Cambridge dit oui et la jeune étudiante amorce son parcours académique qui s’avère très difficile. « Au début, les premières semaines, les premiers mois c’était des échecs. Pas 55 %, mais plus du genre 20 %. Les maths c’était tellement compliqué. Pourtant, j’avais toujours eu de bonnes notes. Mais j’ai été demander de l’aide à des collègues, des élèves, des profs. Dire j’ai besoin d’aide ça s’apprend, tout le monde a besoin de l’autre, tout le monde à des échecs », explique celle qui persiste alors et qui complète avec brio un baccalauréat et une maîtrise en ingénierie et technologie spatiale en 2010.

Une femme persévérante et inspirante

De passage à Salaberry-de-Valleyfield pour s’adresser aux étudiants de la Baie-Saint-François et à Vaudreuil-Dorion dans le cadre d’une conférence organisée par la Chambre de commerce et d’industrie de Vaudreuil-Soulanges, celle qui a obtenu son doctorat du  Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 2014 explique que tous les chemins sont bons pour arriver à ses objectifs.

« Malgré la promesse d’un bel emploi payant, de la stabilité, d’un but atteint, j’ai accepté l’offre du MIT et j’ai effectué trois stages pour la NASA, dont un stage au Jet Propulsion Lab. En 2012, lorsque Rover a atterri sur Mars, j’étais là en stage. Je me suis dit que je voulais travailler ici et être sur le prochain gros robot prévu pour cette planète », dit Farah Alibay, finalement embauchée dès la fin de ses études.

Quand la Mission Perseverance, un nom prédestiné pour la jeune femme originaire de Montréal qui a grandi à Joliette, est née, elle a rejoint l’équipe. « C’est aussi ça ma passion, l’équipe, les gens avec qui je travaille. Nous avons un but commun, dans ce cas-ci, essayer de trouver des traces de vie sur Mars et nous travaillons ensemble, pour y arriver », dévoile celle qui était alors en charge du système de navigation.

Depuis qu’elle a découvert Mars, elle répète souvent que l’objectif n’est pas que l’humanité déménage sur une autre planète qui a déjà ressemblé à la nôtre, mais plutôt de prendre soin de celle que nous avons déjà. 

Son actuel projet est de travailler sur un télescope qui tentera de comprendre et de démystifier les origines de l’univers. Un autre beau défi pour cette docteure qui n’a pas froid aux yeux.