La minceur de la glace évoque un mauvais souvenir à un pêcheur

À la vue des pêcheurs téméraires qui ont bravé la mince couche de glace sur la baie Saint-François la semaine dernière, François Gingras, résidant de Salaberry-de-Valleyfield dit craindre de revivre des souvenirs du passé.
Le 16 mars 2009 est une date que la famille Gingras n’oubliera jamais. Cette journée-là, dans le but de prendre un raccourci, le père de M. Gingras avait décidé de passer sur la baie puisqu’il croyait que la glace était encore solide.
«Mon père s’est retrouvé dans l’eau, explique François Gingras. Malgré l’intervention des pompiers pour le sortir, il a fait un infarctus une fois revenu sur la berge et il est décédé. Il n’y a pas de chance à prendre sur la baie.»
L’homme de 39 ans dit redouter que la présence des pêcheurs téméraires puisse créer un effet d’entraînement et inciter les gens à passer sur la glace alors que la couche est trop mince.
«En ce moment, il ne faut pas s’aventurer sur le lac, assure-t-il. Mon père n’était pas un pêcheur. Il a sûrement vu du monde sur le lac et a voulu passer, croyant que c’était solide. Il faut comprendre que la glace n’a pas la même épaisseur partout. Il y a plusieurs facteurs à prendre en considération avant de s’aventurer sur la baie.»
M. Gingras insiste sur le fait que même s’il est un pêcheur d’expérience, qu’il ne s’aventurerait jamais sur la baie sans que la couche de glace soit de quatre à six pouces d'épaisseur.
«Je ne le répéterai jamais assez. Si l’épaisseur dans le vieux canal est de six pouces, ça ne sera pas la même sur la baie. Les gens doivent faire preuve de prudence. Mon père est mort en tombant dans la baie. Le message doit passer. Il n’y a pas de chance à prendre», mentionne François Gingras.