La famille Côté allumée par la pyrotechnie
La pyrotechnie transcende les générations au sein d'une famille campivallensienne qui allume des feux d'artifice depuis plus de 70 ans.
Rolland Côté a été le premier à lancer des bombes en 1945 à Salaberry-de-Valleyfield. Son fils, Marcel, son petit-fils, Claude, et son arrière-petit-fils, Marc-Antoine, ont tous été animés de la même passion au fil des années.
En 1981, le maître-artificier Marcel Côté a accordé une entrevue au journaliste Michel Jolicoeur de l'hebdomadaire «Le Soleil du Saint-Laurent» dans laquelle il traçait un portrait du métier qui fait la joie de tous, à quelques jours des 43e Régates de Valleyfield. L'homme qui en a fait une carrière à temps plein a raconté les péripéties entourant le travail qu'il accomplissait depuis trois décennies. M. Côté a évoqué la satisfaction qu'il ressentait d'être assisté par son fils Claude, âgé à l'époque de 20 ans.
Cette semaine, à l'orée du début de la saison forte des feux d'artifice, Claude Côté a parlé à son tour de son attachement pour la pyrotechnie lors d'une rencontre avec «Le Journal Saint-François» à son domicile de la rue Papineau. Comme son père, il a exprimé sa fierté d'avoir transmis cet engouement à sa progéniture. Marc-Antoine, son fils âgé de 26 ans, compte déjà une quinzaine d'années de services dans le domaine, assisté de son partenaire Maxime Bousez.
Bien évidemment, les temps ont changé et la technologie a évolué. Les tuyaux de métal pour le lancement des pétards ont fait place à ceux fabriqués en ABS, diminuant les risques de blessures pour l'artificier. De plus, les pièces pyrotechniques sont maintenant catapultées électroniquement à distance et la manutention n'est plus nécessaire. Ce qui n'empêche pas Claude Côté de manœuvrer à l'ancienne pour les quelque 1000 lancées d'un feu d'artifice.
«Maintenant, on peut opérer des "cakes" à 150 tubes comme une mitraillette mais personnellement, j'aime la sensation d'allumer (les feux) manuellement. J'ai ça dans le sang. Dans la famille, nous avons passé le flambeau de père en fils. Ça dure depuis 4 générations», mentionne le cousin du regretté Daniel Brossoit.
Si le paternel, Marcel Côté, travaillait seul et pouvait gagner sa vie comme artificier dans les années '70 et '80, cet art est devenu principalement un passe-temps. Claude, un mécanicien au Garage Richard Faille sur la rue Alfred, exécute de 5 à 7 contrats chaque été pour le compte de l'entreprise BEM de Coteau-du-Lac. Son fils Marc-Antoine devrait faire 8 sorties en 2017 et il aura le mandat de réaliser le feu d'artifice des Régates pour une 3e année de suite. Fait rarissime, fiston s'est déjà rendu à la Baie James pour produire un spectacle pyrotechnique à -42 degrés. «En hiver, la demande pour les feux d'artifice est faible» souligne Claude Côté.
Durant les belles années de son père Marcel Côté, qui était à l'emploi de la firme «Ampleman Pyrotechnie» de Montréal, ce dernier a été appelé à représenter le Canada aux Internationaux de feux d'artifice à Monaco en 1975. M. Côté a également participé aux cérémonies de fermeture des Jeux Olympiques de Montréal en 1976 et il a étalé son expertise à Expo '67.
Claude Côté s'est déplacé jusqu'à Sept-Iles, au Nouveau-Brunswick et à la Baie James pour assouvir sa passion. Cet été, il va se concentrer sur des mandats dans le Sud du Québec et de l'Ontario. Marc-Antoine et lui font partie des nombreuses équipes de la compagnie BEM qui ont une cinquantaine de feux d'artifice sous leur aile chaque année. Les Côté entendent renouveler leur carte d'artificier tous les 5 ans et continuer de «péter le feu» pour perpétuer la tradition familiale.