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La communauté anglophone de Valleyfield perd son dernier lieu de culte

le mardi 06 novembre 2018
Modifié à 15 h 00 min le 06 novembre 2018
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Le patrimoine de Salaberry-de-Valleyfield verra bientôt un autre de ses lieux de culte disparaître alors que la paroisse anglicane St. Mark cessera ses activités. Le diocèse anglican de Montréal, auquel est rattachée l’église St. Mark a décidé de mettre un terme à ses activités à la suite d’une rencontre avec quelques représentants locaux. Selon l’archidiacre et vicaire général du diocèse, Robert Camara, cette décision a dû être prise en raison de la diminution importante de la fréquentation de l’église, de même que des coûts d’entretien. «Le manque de ressources, autant financières qu’humaines, est devenu trop important pour poursuivre les activités à Valleyfield», a fait savoir l’administrateur anglican. La communauté anglophone campivallensienne a passablement diminué au cours des dernières décennies. À ce sujet, nous avons rencontré Dennis Haworth, un des derniers représentants de la communauté, qui a vécu son enfance sur la rue Gault, face à l’église. «L’hiver, on jouait au hockey le matin moi et mon frère Russell jusqu’à 9h, alors que la cloche de l’école sonnait pour qu’on se rende en classe», raconte-t-il. [caption id="attachment_55381" align="alignnone" width="521"] Dennis Haworth est l’un des derniers représentants de la communauté anglophone de Salaberry-de-Valleyfield. (Photo Journal Saint-François Pierre Langevin)[/caption] M. Haworth confirme en effet que l’église St. Mark n’était plus fréquentée que par une poignée de fidèles. Les messes sont présidées par des célébrants venus d’autres paroisses, depuis le départ de la révérend Odette Perron. Selon lui, la communauté anglophone originaire de Valleyfield ne compte plus qu’une douzaine de personnes, tous relativement âgées. «Plusieurs ont quitté Valleyfield pour aller travailler et vivre à l’extérieur, d’autres se sont mariés(es) à des Francophones», note-t-il. La transformation des commissions scolaires confessionnelles en commissions scolaires linguistiques a peut-être aussi contribué à son déclin. D’ailleurs, la plupart des élèves qui fréquentent aujourd’hui l’Institut Gault, l’école voisine de l’église, parlent autant l’anglais que le français. Dans la région, la confession anglicane compte toujours des églises, notamment dans le Haut-Saint-Laurent, où on retrouve la Christ Church, à Franklin, la Trinity Church, à Havelock, l’église Saint Paul, à Hinchinbrooke (Herdman), l’église Saint John, à Huntingdon, de même que l’église Saint James, à Ormstown. À Valleyfield, l’église anglicane St. Mark avait été construite à l’origine en 1896, soit une quinzaine d’années après la construction de la première Église unie, dans l’immeuble qui abrite aujourd’hui le MUSO. Plus tard, en décembre 1961, l’église St. Mark a été la proie d’un violent incendie qui a nécessité une nouvelle construction l’année suivante. [caption id="attachment_55382" align="alignnone" width="521"] Cette photo montre la première église St. Mark construite en 1896 et qui a flambé en 1961. (Photo Gracieuseté Peter Rozon)[/caption] Outre les vestiges du patrimoine anglophone de la ville qui demeurent, comme le MUSO, l’ancienne église presbytérienne (1925) qui abritera sous peu un restaurant, l’Institut Gault et les maisons en rangées du secteur, il y a également le cimetière qui compte quelque 1250 sépultures. Responsable de l’entretien du site, Dennis Haworth se désole toutefois de voir que des actes de vandalisme sont encore commis sur certains monuments. Une dernière cérémonie sera célébrée le dimanche 2 décembre prochain à l’église St. Mark. Quant à l’avenir de l’immeuble comme tel, l’archidiacre Robert Camara affirme que rien n’est encore envisagé, tant qu’un éventuel acquéreur n’y démontre un intérêt. [caption id="attachment_55383" align="alignnone" width="521"] L’intérieur de l’église St. Mark. (Photo Gracieuseté MUSO)[/caption]