Opinion

La bonne vitesse

le mercredi 07 octobre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 07 octobre 2015
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

À quelle vitesse est-il permis de conduire sur les routes du Québec ? La réponse officielle est celle qui réfère aux panneaux de signalisation. Cependant, il serait peut-être temps que le gouvernement réajuste les vitesses permises en fonction des nouvelles réalités.

C'est notamment le cas sur les autoroutes, où la limite permise est de 100  kilomètres-heure. Pour avoir moi-même circulé à de nombreuses reprises sur les autoroutes 20, 30, 40 et 10 entre autres, je constate que bien peu d'automobilistes respectent cette limite de vitesse. Bien souvent, un groupe de véhicules roule à la même vitesse, à 110-115 kilomètres-heure, et même si une auto-patrouille de police passe à proximité, les policiers ne réagiront pas, parce qu'il n'y a pas vraiment de danger apparent.

Si les limites de vitesse demeurent au même niveau  depuis tant d'années, on pourrait affirmer sans trop se tromper que c'est pour légitimer plus facilement les contraventions. Les gouvernements sont assez futés pour comprendre où se trouvent les potentielles sources de revenus.

La mise en place des appareils photo-radar apparaît donc comme une manne toute indiquée pour faire entrer du bel argent tout neuf. Le projet pilote implanté en 2009, avec la mise en place d'une quinzaine d'appareils au Québec, a fait ses preuves. À Pincourt seulement, 13 605 constats d'infraction ont été délivrés par le radar photo en 2014, pour des amendes s'élevant à 1 278 952 $. Le ministère des Transports indique que 13 % des véhicules étaient en excès de vitesse.

Cet automne, l'État québécois ajoutera 129 emplacements de surveillance routière et multipliera d'autant les revenus que ceux-ci lui procurent. Certes, certains emplacements sont justifiés, comme sur la route 132 à Saint-Stanislas-de-Kostka, où 39 accidents se sont produits entre 2008 et 2012. C'est d'ailleurs sur les petites routes de campagne que se produisent une majorité d'accident. Par contre, ces 129 emplacements sont-ils tous vraiment considérés à haut potentiel d'accidents ? Pour certains, le gouvernement semble plutôt jouer à un genre de Big Brother qui se transforme en machine à imprimer de l'argent, en en mettant toujours un peu plus sur le dos des automobilistes payeurs de taxes. C'est pourquoi les limites de vitesse devraient être réajustées en conséquence.