Faits divers

Kevin Gratton s'accroche à la vie avec l'aide de ses proches

le vendredi 17 février 2017
Modifié à 0 h 00 min le 17 février 2017
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Victime d'un traumatisme crânien qui l'a laissé dans un état végétatif, le jeune Kevin Gratton s'accroche à la vie grâce à la présence quasi permanente de ses parents à ses côtés.

C'est la triste réalité que vit cette famille de Les Cèdres à la suite de cette collision survenue le 26 septembre 2015 à Saint-Clet. Ce soir-là, un chauffard de 26 ans qui circulait à haute vitesse avait percuté de plein fouet une camionnette qui, à son tour, a percuté la petite voiture conduite par Kevin. Cette dernière est allée choir sur le balcon d’une résidence.

Bien qu'il ait obtenu officiellement son congé de l'hôpital, le jeune homme y réside toujours, à l'unité de soins de longue durée, au 8e étage de l'Hôpital du Suroît, confiné à un fauteuil roulant. Ses parents, Stéphane Gratton et Linda Bercier veillent à ce qu'il ne manque de rien en lui assurant tout leur amour et les soins quotidiens, en attendant qu'une place se libère au CHSLD Dr-Aimé-Leduc.

«Il demeure dans un coma vigilant. On n'est pas sûr s'il nous comprend à 100 %, les médecins non plus d'ailleurs, explique son père, Stéphane Gratton. Il a parfois des réactions lorsqu'on arrive, quand on lui parle, mais ce n'est pas régulier.»

Le jeune homme de 23 ans suit des traitements de physiothérapie pour l'aider à s'oxygéner. Il subit également des traitements en chambre hyperbare dans une clinique privée de l'Ile Perrot. «Il est placé dans une capsule pressurisée afin de favoriser une meilleure oxygénation des cellules du cerveau, explique son père. S'il y a une chance sur un milliard qu'il puisse récupérer, on va l'essayer.»

Des activités de financement

«Notre vie s'est arrêtée le 26 (septembre 2015)», affirme Linda Bercier, la mère de Kevin, qui passe la presque totalité de ses journées auprès de son fils.

Heureusement, des activités de financement organisées par des proches ont aidé le couple à maintenir le cap, notamment un lave-auto au garage Ultramar de Saint-Clet. Selon Stéphane Gratton, l'argent amassé a contribué à l'acquisition d'un véhicule adapté pour voir aux déplacements de Kevin.

Le spectacle «Punckstock» présenté le 4 février au café La Factrie a également permis de recueillir la somme de 1000 $. «Je voulais donner un coup de main à la famille de Kevin qui doit composer avec cette nouvelle réalité. Depuis l’accident, ses deux parents ont dû arrêter de travailler pour s’occuper de leur fils», raconte l'organisateur de la soirée, Claude Lepage.

Kevin a également droit à des prestations de la SAAQ, mais dont les sommes sont gelées pour l'instant, indique sa mère.

«Que justice soit faite»

Pour le père de Kevin Gratton, il faut absolument que justice soit faite en ce qui concerne Philip Hargrave, le jeune chauffard qui est à l'origine de l'accident qui a causé des torts irréparables à son fils.

Le jeune homme de Dollard-des-Ormeaux fait face à une dizaine de chefs d'accusation reliés à la conduite dangereuse, conduite dangereuse ayant causé des lésions et conduite avec les facultés affaiblies, entre autres.

Dans un premier temps, il a enregistré un plaidoyer de non-culpabilité à ces multiples accusations. Il doit revenir au tribunal mardi prochain, 24 février, pour la suite des procédures.

Stéphane Gratton vit de la rage en sachant que, depuis la tragédie du 26 septembre 2015, l'accusé maintenant âgé de 27 ans a pu retrouver sa liberté (sous conditions) alors que son fils est dans un état végétatif, confiné à un fauteuil roulant. «Il ne semble même pas éprouver le moindre remords», dit-il.

Il souhaite que les automobilistes qui conduisent sous l'effet de l'alcool prennent vraiment conscience des conséquences que cela peut avoir sur la vie d'innocentes victimes.