Julie Voyer : d’employée à propriétaire de six journaux

Le Journal Saint-François a changé de mains mercredi.

Julie Voyer, qui en était la directrice générale pour le compte de TC Media, est passée d’employée à propriétaire. La résidente de Mercier a acquis la publication de Transcontinental ainsi que cinq autres titres sur la Rive-Sud. Ce, par l’entremise de Gravité Média, une entreprise qu’elle a fondée avec des investisseurs de Candiac du secteur de la construction, Francis et Jasmin Picard.

«Meilleurs au Québec»
Les publications de Gravité Média couvrent un territoire de 250 000 foyers qui s’étend de Salaberry-de-Valleyfield à Longueuil. «Ce sont les meilleurs journaux au Québec ! Le sentiment d’appartenance est tellement fort dans la région» a lancé Julie Voyer lors de l’annonce de la transaction aux quelque 65 employés concernés, mercredi matin, à l’Espace Rive-Sud à La Prairie. Aucun ne perd son emploi, les conditions de travail sont maintenues, a assuré la PDG.

« Les six publications que nous achetons se sont toujours démarquées par la qualité de leurs artisans. Je prends aujourd’hui l’engagement, au nom de Gravité Média et en mon nom personnel, de poursuivre cette vocation et de toujours mettre l’accent sur la qualité de l’information locale et régionale, a-t-elle renchéri dans un communiqué. Nous souhaitons également contribuer au succès des commerçants locaux grâce à une offre publicitaire et marketing axée sur les nouvelles réalités du marché et sur leurs besoins. Il faut dire qu’à ce jour, Gravité Média représente près de 12 millions de dollars en revenus publicitaires ».

Plaisir au travail
À maintes reprises, Mme Voyer a insisté sur l’importance qu’elle accorde aux ressources humaines. «Ma grande force, c’est de savoir bien m’entourer», a-t-elle exprimé à son personnel. «C’est important pour moi que les employés aient du plaisir. On a tout intérêt à travailler dans le plaisir et le bonheur. Quand vous êtes heureux, vous performez plus !» a-t-elle lancé en riant.

Avenir de l’imprimé
La femme d’affaires âgée dans la trentaine a souligné qu’elle croyait à l’avenir de l’imprimé. « Nous sommes heureux et fiers de cette acquisition qui nous permettra de donner un nouveau souffle à ces publications. Nous croyons fermement à l’avenir du papier, et ce, particulièrement en région, a-t-elle renseigné dans son communiqué. En parallèle, nous proposerons une gamme complète de produits numériques qui saura répondre à tous les besoins de nos lecteurs. »

Le «V» au cœur de «Gravité», c’est celui de la «victoire», a précisé Julie Voyer. Et pour elle, gravité, c’est aussi le symbole de la force qui unit le web et le journal papier.

Lien d’affaires et famille
Transcontinental avait annoncé en avril qu’elle mettait en vente ses hebdos à travers le Québec. L’entreprise souhaitait que des employés prennent le flambeau, a laissé entendre mercredi Sam Bendavid, directeur fusions et acquisitions chez Transcontinental. «Le plus important pour nous c’était de choisir les meilleurs» pour acheter les publications, a-t-il fait part.

Après 11 ans de carrière au cours de laquelle elle a gravi les échelons et occupé divers postes de gestionnaires chez TC Media, Julie Voyer a avoué quitter avec un petit pincement au cœur. «Je réalise un rêve profond mais j’ai de la peine de quitter TC, que j’avais tatoué sur le cœur. C’est une entreprise que j’ai adorée, pour moi, c’est une grande famille», a-t-elle témoigné.

Elle conserve un lien avec l’entreprise puisque Transcontinental continuera à imprimer et distribuer les journaux de Gravité Média.

Parents fiers
Présents à l’annonce de la transaction, les parents de Julie Voyer étaient émus. «C’est toute une fierté de voir aller ma fille. C’est un cadeau», a commenté son père, Marcel Voyer. «On est vraiment fiers de notre fille !» a renchéri sa mère, Micheline Voyer.